L’Agnel bientôt sur Évreux
Ce vendredi 19 mai avait lieu l’assemblée générale constitutive d’une association ayant pour projet le développement d’une Monnaie Locale Complémentaire à Évreux.
Rassemblés pour l’occasion dans une salle de l’association de la MLC-Eure centre, les membres de la commission Monnaie Locale Complémentaire du CTCE-Alternatiba ont animé l’AG constitutive.
À l’initiative du projet, Fabienne Cartel, Sylvain Bigaud et Hugues Flichy ont fait une présentation complète de la MLC aux autres associations ébroïciennes mobilisées pour l’occasion.
Parmi la vingtaine de personnes présentes, des membres d’Artisans du Monde, d’Association Eure en Transition, de LVN et de Partage Heure ont assisté au rassemblement.
L’Agnel, qu’est-ce que c’est ?
À l’image des villes normandes de Bernay, Louviers, Dieppe et Rouen qui ont déjà opté pour la Monnaie Locale Complémentaire, la commission ébroïcienne souhaite suivre ce mouvement sur la région. « La création d’une association est devenue nécessaire pour avoir un cadre juridique » explique Fabienne Cartel. « Une fois constituée, cela nous permettra d’aller vers les collectivités et les associations pour informer les gens du projet. »
L’Agnel est à l’origine une monnaie frappée au XIVe siècle qui a circulé en Normandie sous le règne de Philippe Le Bel. Avec pour effigies des moutons et des agneaux, les billets ont été présentés lors de l’AG. « Nous préférons attendre que la formule numérique soit au point avant de lancer l’Agnel sur Évreux » précise Hugues Flichy. « Nous pensons que ce sera opérationnel en 2018. De plus, le Conseil Régional veut lancer une MLC au niveau de la Normandie en 2018 en lien avec les projets existants, les cinq associations locales et l’appui de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME). L’engagement de la Région peut donner une impulsion et du crédit au projet. »
Pourquoi une MLC ?
Selon l’association, le développement d’une MLC aurait pour objectif de renforcer les entreprises locales attentives à l’environnement. « Posséder une monnaie locale dans notre région, c’est rendre l’économie locale plus résistante face aux crises internationales » poursuit Hugues Flichy. « Les fonds obtenus grâce à la circulation de l’Agnel permettent d’aider à financer des projets économiques alternatifs. »
Depuis que la loi sur l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) a été votée en 2014, favorisant et autorisant la création des monnaies locales, on dénombre 35 régions françaises à s’en être dotées.
La ville de Rouen a été citée en exemple comme l’une d’elles puisqu’elle a opté pour la MLC depuis un an. L’association rouennaise recense à ce jour 500 adhérents particuliers, 120 professionnels et 42 000 Agnels en circuit.
« La monnaie locale permet de favoriser les liens sociaux, les gens seront moins dépendants de l’euro » explique Sylvain Bigaud. « La MLC est complémentaire, elle ne vise pas à remplacer celle existante ».
Une charte et trois engagements
Les professionnels souhaitant adhérer à la monnaie unique doivent être en accord avec une charte comprenant trois points d’engagement. Tout d’abord, ils doivent s’engager à développer les circuits courts en fédérant les consommateurs, les professionnels et les fournisseurs. Ensuite, il faut qu’ils respectent le maintien de l’emploi sur le territoire en achetant du local. Enfin, ils s’engagent à réduire la pollution pour les générations futures.
Après quelques échanges entre les participants, l’assemblée générale s’est poursuivie avec l’élection de quatre membres du bureau et s’est achevée avec un apéritif dînatoire.