La gauche recomposée
C’est une alliance de terrain. Loin des décisions d’appareils, le maire communiste de Brionne et le conseiller municipal socialiste d’Évreux ont décidé de se réunir pour faire campagne dans la 2e circonscription.
La réponse à ces retrouvailles inattendues n’est pas à chercher du côté de la rue de Solférino ou de la place du colonel Fabien. « Notre décision part du terrain, elle répond à une exigence de rassemblement que réclament les électeurs depuis des mois et des mois » a expliqué, samedi, le maire communiste de Brionne pour justifier l’accord scellé, « loin des états-majors », entre les socialistes et les communistes.
Amer vis-à-vis des décisions de la France Insoumise (ils ont décidé de partir seuls), l’élu brionnais a mal digéré la trahison, mais ne pouvait pas se « résoudre » à cette fatalité.
« Il y a quatre blocs, le Front national qui est très fort dans le département, la droite classique qui part divisée dans la circonscription, la nouvelle écurie du président de la République et un 4e bloc, et j’hésite à employer ce mot, avec la France insoumise, le parti communiste, le parti socialiste et le PRG ». Assurés de « ne pas être au 2e tour » dans ce cas de figure, socialistes et communistes ont décidé de partir ensemble pour réduire les divisions dans le cadre d’un accord qui « n’est pas la réédition de vieilles combines, ni l’addition de sigles ou de logos sur le bas d’un tract ».
Un mouvement de fond
Fini les divisions. Gérard Silighini, prêt à effacer les excès de populisme de Mélenchon pendant la campagne, défend cette alliance pour éviter la macronisation générale.
Opposé à la « majorité personnelle » que le président de la République cherche à obtenir, l’élu socialiste craint la mise en place d’un « régime présidentiel beaucoup plus fort que jamais. À la limite du bonapartisme ». À l’inverse de De Gaulle, Macron, « il ne se met pas au-dessus des partis, il tue les partis ».
Parce qu’il ne pouvait pas y avoir d’accord d’appareils, qu’il a urgence à rassembler, le PS local a accepté de soutenir le candidat communiste dans le cadre d’une union qui ne devrait pas se limiter aux élections législatives, mais plus largement dans le cadre « d’un mouvement qui vise plus largement à une reconstruction de la gauche ».
Ch. G