Sept personnes interpellées
L’entreprise Schneider Electric, à Guichainville, a été victime d’un important vol de composants électroniques. Sept personnes ont été mises en examen. Précisions.
Un vaste trafic de composants électroniques a été démantelé au sein de l’entreprise Schneider Electric. La direction du site de Guichainville a déposé plainte en mars 2017. Elle s’inquiétait de la disparition des stocks de ses produits phares.
Livraison au Maroc
Des cartons remplis de composants électroniques provenant du site de Guichainville étaient transportés vers le Havre. « La marchandise était stockée dans un appartement, avant d’être négociée par des intermédiaires afin d’être revendue à des chefs d’entreprises du Maroc, par tout un jeu de fausses factures », précise Éric Neveu, procureur de la République adjoint d’Évreux.
Le préjudice estimé par les enquêteurs s’élève à au moins 900 000 €. Schneider Electric parle d’un préjudice de plusieurs millions d’euros.
Un vigile, tête de réseau
Grâce aux investigations menées par le Service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Rouen, la tête du réseau a été identifiée : un vigile, âgé de 47 ans. Cet homme, au casier judiciaire vierge, travaille depuis 1997 pour une société de sécurité. Il était sous-traitant pour Schneider Electric depuis huit ans. Le procureur de la République adjoint d’Évreux précise :
« Il a facilité l’introduction de personnes extérieures sur le site, le week-end ou la nuit et leur donnait accès au rayonnage ».
Un site classé sensible
Des vols commis entre avril 2016 et mai 2017. Pourtant, l’entreprise est réputée pour sa sécurité. Barrières, vigiles à l’entrée, portail sécurisé, badges et signatures obligatoires, Schneider Electric est une zone certifiée sensible. Tous les visiteurs sont tracés. Des mesures imposées par la direction générale de l’aviation civile pour permettre à l’entreprise d’expédier du fret aérien.
Six personnes mises en examen
Au total, neuf personnes ont été interpellées, dimanche 14 mai. Deux ont été mises hors de cause. Sept (six hommes et une femme) ont été déférés au palais de justice d’Évreux, à l’issue de leur garde à vue. Six ont été écroués et un autre a été placé sous contrôle judiciaire.
Tous ont été mis en examen pour « vol en bande organisée », « recel en bande organisée », « association de malfaiteurs » et « blanchiment ». Le vigile, organisateur supposé de ce trafic, possède un bien immobilier en cours de construction au Maroc. « Il pourrait avoir financé cette demeure grâce à l’argent des vols », indique le procureur de la République adjoint d’Évreux.
« Ils ne pouvaient pas ignorer les vols »
Tous sont originaires de l’Eure, de Seine-Maritime et du Maroc, puisqu’un chef d’entreprise marocain, soupçonné d’être impliqué, a été identifié. Le vigile trentenaire a reconnu les faits lors de son audition. « Les autres reconnaissent en partie seulement ou nient les faits qui leur sont reprochés, mais les éléments démontrent qu’ils ne pouvaient pas ignorer que la marchandise était issue des vols », tranche Éric Neveu.
Contactée par Normandieactu, la direction de Schneider Electric n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. « À ce stade, une enquête est en cours et la direction ne s’exprimera pas », a précisé le service communication.
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