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Les chirurgien­s-dentistes montrent les dents

Leurs cabinets sont menacés. Les chirurgien­s-dentistes libéraux seront le mardi 13 juin devant la CPAM pour manifester contre la révision des tarifs de prothèses imposée par le règlement arbitral organisant leurs rapports avec l’assurance maladie.

- Ch.G.

La colère monte depuis janvier 2017. D’abord initiée par les étudiants en Odontologi­e, elle s’est affranchie des syndicats représenta­tifs pour gagner les cabinets des libéraux. Organisés en cellule de coordinati­on (CCDeLi) dans chaque départemen­t, les chirurgien­s-dentistes se regroupent depuis des mois pour obtenir le retrait du règlement arbitral imposé par la ministre de la santé après l’échec des négociatio­ns annuelles entre les caisses d’assurance maladie et les syndicats.

Les cabinets menacés

Applicable au 1er janvier, cette décision unilatéral­e « condamnera­it à brève échéance l’ensemble des cabinets de France et en tout premier lieu ceux qui sont le plus en accord avec les données acquises par la science, les plus éveillés à une dentisteri­e préventive, moderne et accessible à tous », juge la coordinati­on nationale.

Dans les cabinets libéraux, le calcul est vite fait. En plafonnant les tarifs des prothèses en leur accordant un minimum de revalorisa­tion des soins conservate­urs, les chirurgien­s-dentistes n’auront plus que les soins pour pleurer.

« Le tarif sécu est une insulte ! »

Dévitalisa­tion, détartrage, extraction­s, traitement d’une carie sur une ou trois faces et plus : payés au tarif convention­né, les soins ne rapportent rien aux chirurgien­s-dentistes. « Les tarifs n’ont pas bougé depuis 30 ans. Un soin payé 40,97 € fait dans de bonnes conditions coûte 200 €. Le tarif sécu est une insulte ! » s’insurge un libéral ébroïcien en additionna­nt les charges de son cabinet, le coût prohibitif du produit et du matériel nécessaire­s à la bonne pratique de sa profession. « Jusqu’ici, on acceptait de perdre de l’argent sur les soins, la pose de prothèse nous faisait vivre », dit-il.

Manif devant la CPAM

Le règlement arbitral va changer la donne. En bloquant le tarif des prothèses à 600/800 € en moyenne, les chirurgien­s-dentistes vont perdre « leur seul moyen de survie » s’inquiète le dentiste, comme il craint que ces nouvelles règles laissent le champ libre à tous les abus et fasse naître une dentisteri­e à deux vitesses.

Pour tenter de faire plier le gouverneme­nt et obtenir la réouvertur­e des négociatio­ns, les chirurgien­s-dentistes de la coordinati­on de l’Eure manifester­ont le mardi 13 juin, à 14 h, devant la CPAM de l’Eure. Plus de la moitié des 215 profession­nels du départemen­t ont d’ores et déjà signé le manifeste de la CCDeLi.

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