Friche immobilière, programme à l’abandon
A deux pas des immeubles de la résidence des Frères Lumière, les fondations d’un bâtiment, à l’abandon depuis 5 ans, se transforment petit à petit en terrain vague et insalubre.
Le Panoramique des Frères Lumière était un vaste programme immobilier, prometteur, mêlant des immeubles en accession à la propriété avec un parc locatif dont plusieurs petits bâtiments gérés par Eure Habitat. Construits sur le terrain de l’ex-usine emblématique Philips, puis Ferroxdure et Aspocomp, ces logements, disposant du label THPE, Très Haute Performance Énergétique, devaient offrir une bonne qualité de vie « avec vue panoramique sur la Cathédrale. » Cinq ans plus tard, les locataires du bailleur social ont déchanté.
La friche, tout le monde s’en fiche…
Premier problème soulevé, la friche attenante. Un vaste terrain vague, non entretenu, comportant un chantier arrêté. Vanessa, depuis son balcon du troisième a une vue panoramique sur le désastre. « Le terrain est en friche, en passe de servir de dépôt d’ordure sauvage. Il n’est pas entretenu et malsain, des nuées de cloportes remontent du terrain vers les appartements. Lorsque je suis arrivée ici, il y a cinq ans, un bâtiment était en construction. La dalle a été coulée, le sous-sol aménagé en parking, d’ailleurs utilisé. Ça a été arrêté du jour au lendemain et depuis 2012… Rien ! C’est resté comme ça, en chantier, avec les fers à béton qui dépassent, sans sécurité, c’est moche et dangereux pour les enfants ! Il va y avoir inévitablement un accident un jour ou l’autre. » Frédéric, au rez-de-chaussée a lui aussi une vue panoramique sur : « Une butte de terre de cinq mètres de haut juste devant notre balcon. Pas entretenu, on se demande ce que ce terrain va devenir. Comme chez des voisins, les cloportes remontent du terrain vague vers mon appartement… » Une fois, Frédéric a téléphoné à la police car un sanglier se promenait devant chez lui. « On a eu un espoir quand un chantier de construction de trente maisons a démarré mais il est situé loin au-dessus… »
Pas de stationnement
Le stationnement est également un problème, selon les locataires. « Il n’y en a pas dans la rue. Si quelqu’un vient nous voir il ne peut pas se garer. Il existe des places de stationnement en sous-sol, à 20 € par mois, mais ma voiture y a subi des dégradations alors maintenant j’évite… » Commente Frédéric.
Toujours au chapitre stationnement, Delphine rencontre de grosses difficultés avec trois enfants en situation de handicap. « Impossible de se garer dans la rue devant l’immeuble, il n’y a pas de place de stationnement. Et si je descends ma voiture au sous-sol, il n’y a pas d’ascenseur. L’escalier, avec trois enfants handicapés, c’est impossible !… » Autre grief des locataires, l’entretien des lieux semble resté en panne. Au moment de monter au troisième étage faire des photos, Vanessa me montre l’état de décrépitude du couloir : « Tout ça a moins de cinq ans, qu’est-ce que ça va être au fil du temps… »