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Burn out à la cafétéria, elle gagne son procès

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Marie, 42 ans, travaillai­t depuis 1993 à la cafétéria d’une grande entreprise ébroïcienn­e : « J’étais étudiante et le soir je faisais des ménages dans cette entreprise de 18 h à 22 h. J’ai été embauchée par le gestionnai­re de la cafétéria comme employée de restaurati­on en tant que plongeuse. »

Elle gravit petit à petit les échelons et se retrouve, en 2007, adjointe à la directrice au moment de la reprise de l’activité de restaurati­on par un des leaders mondiaux de ce secteur. À 23 employés, ils assurent les repas du midi pour 650 à 700 personnes.

Travail de directrice, sans le titre

En juin 2010 la directrice d’exploitati­on est partie : « On m’a donné les fonctions mais pas le titre. On m’a présentée à l’ensemble du personnel en tant que dirigeante. Je me suis mis à cumuler les tâches de mon ancien poste d’adjointe, non remplacé, plus celles de directrice… »

Marie est astreinte à « des horaires qui n’en finissent plus. De tôt le matin à tard le soir. On me rajoute sans cesse de nouvelles tâches, dont celle de gérer des distribute­urs automatiqu­es et de trouver de nouveaux clients en raison d’une baisse d’effectifs chez le client principal. »

C’est à ce moment que l’effectif du restaurant a fortement diminué passant de 23 à 13 salariés. « Alors qu’avec de nouveaux travaux à faire et très peu de repas en moins, la charge de travail est restée comparable. »

Marie aime son travail mais s’y épuise de 6 h à 20 h. Le client final, quant à lui, est très satisfait du travail fourni et le fait savoir. Notamment en renouvelan­t le contrat de gestion pour des durées plus longues qu’à l’habitude.

C’est dans ce contexte qu’en janvier 2016, une directrice est nommée sur le site alors que Marie en fait fonction, avec réussite, depuis six années.

Syndrome d’épuisement profession­nel

Le 1er mars 2016, Marie est convoquée par la nouvelle dirigeante. « Sidérée… Je suis restée prostrée sur mon bureau pendant plus d’une heure. J’ai prévenu l’infirmière de l’entreprise qui a constaté que je n’étais plus en état physique et mental de travailler. » Le médecin prescrit alors un arrêt maladie.

« Mais au moment de reprendre mon travail, mon badge d’accès était désactivé. Je n’ai pas pu avoir accès aux locaux. » Marie s’enfonce alors dans une dépression profonde, attestée par les médecins et se trouve en arrêt maladie depuis 18 mois. « Ce sont les médecins du CHU de Rouen qui m’ont expliqué que j’étais en burnout. Le syndrome d’épuisement profession­nel. »

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Marie s’est retrouvée en arrêt maladie durant 18 mois à la suite d’une surchage de travail.

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