Une jalousie stupéfiante

Les voisins sont habitués. Quasiment tous les jours, le couple du rez-de-chaussée est en proie aux disputes.

Pourtant, le 22 juin de cette année, les cris sont d’une ampleur sans précédent. Alors, les policiers d’Évreux sont alertés. Et quand ils arrivent sur place, vers 13 heures, celle que nous appellerons Morgane, explique que son compagnon l’a frappée en sachant fort bien qu’elle étant enceinte.

Le médecin chargé de l’examiner relève effectivement des ecchymoses et lui octroie une ITT de dix jours.

Entendu, Willy, 23 ans, reconnaît les faits. Selon lui, il a agrippé sa compagne par les cheveux pour qu’elle le regarde. Ensuite, il lui a donné deux claques, peut-être un coup de poing, avant de déchirer son tee-shirt et de lui lancer des boîtes au visage.

Ils vivent en vase clos

« Ce n’est pas un problème d’alcool mais un excès de cannabis. Je ne me constitue pas partie civile et ne demande pas de dommages et intérêts » déclare la victime avant de préciser, timidement : « nous envisageons, peut-être, de nous remettre ensemble ».

« Je l’ai surprise alors qu’elle parlait à un homme dans une voiture. Je lui ai demandé ce qu’il en était » rappelle Willy.

L’affaire remontant à un an, la présidente ne cache pas sa stupéfaction. Pourtant, Willy, confirme l’origine des disputes : « j’avais l’impression qu’elle se fichait tout le temps de moi. Je sais que la violence est impardonnable ».

Difficile d’en savoir davantage, de comprendre l’incompréhensible…

Voilà pourquoi, le procureur est certain d’une chose : cette crise de jalousie qui dure depuis plus d’un an résulte d’une forte addiction au cannabis.

L’approche de l’avocate de la défense est, bien sûr différente. Selon elle, les protagonistes de l’affaire vivent en vase clos, comme des marginaux. Alors, « coupés de tout, ils gambergent ! »

Willy a été condamné à 10 mois de prison avec sursis (mise à l’épreuve de 2 ans). Le prévenu, soumis à des obligations de travail et de soins en addictologie, devra également suivre un stage de sensibilisation aux violences intrafamiliales.