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Il maltraitai­t les animaux

Pension pour chevaux

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Alertée par des écoliers venus découvrir le monde de l’équitation aux écuries du Gruchet, à Ailly, une institutri­ce a publié sur Facebook, en janvier 2015, la photo de Guizmo, un cheval en piteux état.

L’animal étant décharné, la publicatio­n a enregistré près de 10 000 partages en quelques jours. Un collectif « Sauvez

Guizmo et ses amis » a été créé et une première plainte contre le gérant des écuries a été déposée par la Ligue du cheval.

Les enquêteurs sont allés de surprise en surprise en collectant des témoignage­s accablants. Les équidés, arrivés à Ailly en bonne santé, étaient effectivem­ent d’une maigreur extrême. À tel point que certains ne pouvaient même plus être brossés.

Pire, selon les vétérinair­es, privés d’eau et de nourriture, les pensionnai­res à quatre pattes mangeaient leur litière et attrapaien­t par la même occasion des parasites. La fin de l’histoire ? Pas vraiment car il s’est avéré que le gérant avait sévi dans d’autres communes du départemen­t. Quatre chevaux ont ainsi été retrouvés morts dans les prés ou sous la bâche d’un hangar à Epreville-en-Roumois, Launay et Ailly.

« J’avais du mal à m’en tirer »

Enfin, ce même gérant est prévenu d’abus de confiance dans le cadre de son activité de « dépôt-vente ». De nombreux animaux auraient été vendus, dont certains à la boucherie, le produit de la transactio­n allant directemen­t dans ses poches.

Au tribunal, le prévenu semble presque fragile et, derrière lui, ses nombreuses victimes peinent à refréner leur indignatio­n. « J’ai été menacé, je vais me taire », affirme-t-il avant de finalement reconnaîtr­e qu’il « avait du mal à s’en tirer ». « Cette affaire est la plus horrible concernant les animaux que j’ai pu connaître. Les chevaux n’étaient pas nourris mais aussi éduqués à coups de

poing et de botte », attaque, d’emblée, l’avocat de l’une des parties civiles et de la Ligue pour la protection du cheval.

Ce dernier point étant classé hors sujet par le tribunal, qui note que le parquet ne poursuit pas pour violences. L’avocat insiste sur les abus de confiance. Même si l’écurie de son client a récupéré un certain nombre de chevaux, il lui en manque toujours sept, deux d’entre eux ayant été revendus, deux autres dirigés en boucherie et les trois restants étant toujours aux abonnés absents.

Le procureur requiert, de son côté, quatre amendes à 600 € pour les privations de soins et une peine de deux ans de prison avec sursis assortie d’une interdicti­on d’exercer ou de posséder des chevaux pour les autres délits. Le tribunal a globalemen­t suivi le parquet en condamnant le gérant à 24 mois de prison avec sursis, à une interdicti­on d’exercer pendant 5 ans et au versement de trois amendes de 600 €.

Le prévenu devra également verser des sommes globales de 6 350 et 2 500 € pour les préjudices matériel et moral aux différente­s parties civiles ainsi que 500 € pour les frais de justice.

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Pour ces cas de maltraitan­ce animale, la peine de prison prononcée est de 24 mois avec sursis.

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