Fin des contrats aidés, Aide et Versa trinque
L’association d’aide individualisée aux devoirs de Nétreville vient de voter sa dissolution. En cause, la suppression par le gouvernement des emplois aidés.
Entouré de bénévoles membres de l’association et de la salariée, Leïla, le président Michel Gaudissart est à la fois triste et en colère. « Aujourd’hui, nous sommes obligés de cesser notre activité, pour la simple raison que l’État supprime les emplois aidés. Sans cette subvention, il nous est impossible de verser un salaire, même un temps partiel, à un animateur. Nous, bénévoles, n’avons pas les compétences, ni les diplômes pour encadrer des enfants. Nous n’aurions pas les agréments de la CAF pour poursuivre le CLAS, Contrat Local d’Aide à la Scolarité, donc le soutien de nos partenaires actuels. » Partenaires qu’il remercie ainsi que les bénévoles : « DDCS, CAF, EPN, mairie, élus et fonctionnaires territoriaux… » Le président est visiblement très amer : « Ça fait 14 ans que je fais de l’aide aux devoirs dans le quartier de Nétreville. J’ai connu Jeune Cité, ALEN, et la création de notre association en 2011. Avec l’aide d’un référent PRE, l’association s’est structurée. Jusqu’ici, on ne faisait que de l’aide aux devoirs et là se mettaient en place des ateliers d’ouverture à la culture. »
Un héritage de 42 000 €
Seule note d’espoir, Michel Gaudissart a rencontré Lucas Auzou, président d’AL2E « afin que cette association prenne la relève pour continuer l’aide aux devoirs. Karine, la référente du pôle jeunesse, rentre le 4 septembre et je vais la rencontrer. Nous allons organiser une réunion pour qu’elle explique le fonctionnement de cette nouvelle structure. Tous les bénévoles seront les bienvenus pour continuer le travail auprès des enfants… » D’autant que le bouquet de la mariée est conséquent, Aide et Versa verserait le solde de ses comptes à AL2E, soit… 42 000 € ! « Il faudrait que cette somme soit utilisée comme nous l’avions prévu, c’est-à-dire à aider les enfants du quartier pour réussir leur scolarité… »
Fin des emplois aidés
D’autres associations et structures locales vont connaître des difficultés de fonctionnement avec le coup de frein sur les emplois aidés promis par le gouvernement.
Le ministère du Travail a tranché en demandant aux préfets de « stopper » les emplois aidés à destination du secteur nonmarchand. Les contrats aidés faisaient partie de l’arsenal de la politique de l’emploi depuis plus de trente ans maintenant.
Le premier dispositif de ce type avait été créé en 1984 par Laurent Fabius, les TUC ou « travaux d’utilité collective », afin de lutter contre la montée du chômage des jeunes. Les TUC n’existent plus aujourd’hui, mais avaient été remplacés par des contrats différents, tels que les « emplois jeunes » et autres, créés aussi bien par des gouvernements de droite que de gauche.