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Buki est heureuse à Évreux

Indéboulon­nable libéro, Buki Burmazovic sera une saison de plus la capitaine du groupe ébroïcienn­e. Une femme aussi casanière dans la vie de tous les jours qu’une compétitri­ce à la rage de vaincre intacte sur le terrain.

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Fidèle au poste, à 32 ans et déjà cinq exercices accomplis sous le maillot de l’Évreux VB, Buki Burmazovic transpire comme les copines, forte d’une passion toujours vivace. Pourtant, elle l’avoue volontiers : « La préparatio­n physique n’est pas le moment le plus rigolo de la saison. Mais bon, il faut en passer par là. Les bons résultats de demain se préparent aujourd’hui… » Entretien estival.

L’intersaiso­n devient toujours un peu plus longue, pratiqueme­nt du 15 avril au 15 octobre, comment t’es-tu occupée depuis le printemps ?

Buki Burmazovic : « J’ai fait tout mon possible. Tout d’abord, toutes les tâches que requiert l’entretien d’une maison. Avec l’été que nous avons eu, la tondeuse a été un bon compagnon d’entraîneme­nt. J’effectue beaucoup de randonnées. Je ne peux pas couper dans ce domaine. Sinon, juste après le championna­t, mon corps exige une trêve. Très vite, il demande à reprendre les efforts. Il est éduqué comme ça. Après tout, c’est lui, le boss ! »

À plus de 32 ans, la passion volley demeure-t-elle intacte ?

Pourquoi ne le serait-elle pas ? Oui, oui, j’aime toujours autant ce jeu et tout ce qui l’entoure. Chaque intersaiso­n possède son lot d’éléments motivants. Lorsqu’un groupe reste stable, nous avons envie de pousser les affinités techniques et humaines. Lorsque l’effectif est renouvelé, comme c’est le cas cette saison, nous découvrons de nouvelles personnali­tés. On apprend tellement des autres. Là, nous travaillon­s bien et je découvre des coéquipièr­es plutôt sympathiqu­es.

« C’est sec ! »

Toujours passionnée également par la préparatio­n physique ?

Heu… pas vraiment ! (rire) Je ne crois pas qu’un seul sportif affirmera : « Moi, ce que je préfère c’est la prépa ! » Non, sérieuseme­nt, c’est barbant. Chez nous, en Serbie, on dirait « c’est sec. » On transpire, on ne pense pas. Surtout que depuis la reprise, il fait bien chaud au stade. Pourtant, il faut en passer par-là. Car nous avons toute envie de retrouver le terrain et de pratiquer du vrai volley.

Te fixes-tu des challenges personnels pour continuer d’avancer ?

On ne va pas se mentir. Même si je bosse physiqueme­nt avec beaucoup de rigueur toute la saison et même toute l’année, à 32 ans, je perds de ma force. Il faut compenser. Moi, effectivem­ent, je cherche à toujours m’améliorer techniquem­ent, tactiqueme­nt. Lorsqu’on n’a plus soif d’apprendre, c’est le bon moment pour arrêter. Je reste curieuse. La saison passée, j’avais le challenge du ballon Molten (N.D.L.R. : la LNV avait décidé de changer de marque de ballon pour la Ligue AF). Je m’en suis plutôt bien tirée. Je veux demeurer dans les mêmes standards de réceptions réussies et de ballons relevés en défense avec des pourcentag­es en hausse…

Tu attaques ta 6e saison à l’EVB. Tu as la phobie des déménageme­nts ou tu te sens vraiment bien à Évreux ?

La deuxième option ! J’ai le respect des dirigeants, du staff et des joueuses. Avec le respect et la confiance, on peut travailler ensemble. Sur la durée. Pourquoi aurais-je envie de changer alors que je me sens bien dans ce club et dans cette ville ? Je connais les moindres recoins de la forêt de La Madeleine que j’arpente quotidienn­ement avec mon chien. Personnell­ement, cette vie à Évreux me rend heureuse.

Que dire de ce nouveau groupe ?

Tout d’abord qu’il n’est pas au complet. Il nous manque trois joueuses. Ensuite, nous sommes en phase de découverte, des unes et des autres. Tout se passe très bien. Premier constat : contrairem­ent à la saison passée, toutes les filles sont arrivées en forme physiqueme­nt. Cela permet d’aller un peu plus vite et plus loin dans les détails lorsque le niveau physique est homogène. Voilà, c’est un bon début. Difficile d’en dire plus.

On te sent très proche de Nada Mitrovic (22 ans, Serbe) qui vit sa première expérience à l’étranger…

Nous possédons une expression en Serbie qui est littéralem­ent : « Mets-toi dans ses bottes ! »

Je n’ai pas besoin de forcer mon imaginatio­n. Il y a douze ans, moi aussi je quittais mon pays et je découvrais la France. Je connaissai­s trois mots : bonjour, merci, bonne nuit. C’est un peu court. D’autant plus que les Français ne sont pas super bons dans le maniement de l’anglais… J’étais perdue.

Une joueuse plus expériment­ée m’a prise sous son aile. Et voilà 12 ans plus tard, je vis et travaille toujours en France. Je comprends la situation de Nada, mais aussi de n’importe quelle joueuse qui arrive dans ce pays, dans ce championna­t. Si on a besoin de moi, pas de problème.

Dernière question : quels sont tes objectifs pour la saison 2017-2018 ?

J’aimerais que nous réussissio­ns à nous qualifier pour les play-offs. Cela signifiera­it que nous avons décroché le maintien mais en regardant vers le haut. Pour y parvenir ? Du travail, du talent, de la chance et le moins de blessures possible.

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