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La colère d’Esteban Ocon

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D’ordinaire très calme, le pilote ébroïcien de l’écurie Force India a eu des mots très sévères à l’encontre de son coéquipier mexicain Sergio Perez, coupable selon lui d’avoir d’une attitude très dangereuse lors du Grand Prix de Belgique.

« Ce qu’il fait, c’est inacceptab­le. À plus de 300 km/h dans la ligne droite, c’est très dangereux. J’aurais pu m’envoler au premier tour et au deuxième. Il va falloir qu’il se calme sinon ça va mal aller pour lui, je pense. »

Il a beau être un jeune pilote dans le cercle fermé de la Formule 1, Esteban Ocon (20 ans) apprend très vite et n’entend pas se faire bousculer de façon déloyale. Encore moins par son propre coéquipier.

Dimanche soir, après un Grand Prix de Belgique qui aura coûté de nombreux points à son écurie, l’Ébroïcien n’a pas mâché ses mots vis-à-vis de Sergio Perez. « Le premier incident a commencé au départ, précisa Esteban Ocon aux nombreux médias présents sur place. Je l’accepte, même si je pense qu’il m’a vu dans le rétroviseu­r. Mais le deuxième, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pourquoi estce qu’il a fait ça ? Il m’a fait risquer ma vie, il a risqué la sienne. Il est censé être un pilote profession­nel, mais il ne l’a pas montré aujourd’hui. Je lui dirai la vérité. Je n’aurai pas peur de lui, j’irai lui parler. S’il faut que ce soient des mots d’homme, ça en sera. »

Tassé contre le mur

La raison du courroux du pilote ébroïcien ? Par deux fois à Spa-Francorcha­mps, les deux monoplaces roses ont frôlé la catastroph­e. La première fois, juste après le départ, lorsque Perez tasse Ocon contre le mur. Les pneus des deux voitures se touchent et il faut un petit miracle pour que le Français passe sans dommage après un contact avec le muret à sa droite. « Je ne pouvais pas freiner car sinon, je partais en tête à queue et je l’embarquais. Il fallait que je reste au même niveau. C’était vraiment limite. » Le pilote mexicain assumera d’ailleurs son erreur pour ce premier incident de course : « J’accepte pleinement ma responsabi­lité pour le premier. J’ai commis une erreur au départ, je n’avais pas le bon mode moteur au moment du départ. Et pour être franc, je ne l’avais absolument pas vu. »

Difficile par contre d’en dire autant lorsqu’au 30e tour, Esteban Ocon, qui était repassé derrière son coéquipier lors des traditionn­els passages au stand pour changer ses pneus, voyait la situation se reproduire au même endroit !

Avec audace, il attaquait de nouveau Perez, le passait à la régulière, mais ce dernier décidait alors de fermer la porte à son jeune coéquipier. Le contact paraissait certes moins spectacula­ire que le premier. Toutefois l’Ébroïcien perdait quand même une partie de son aileron avant et Perez… son pneu arrière droit !

Deux versions

Au vu des images, la responsabi­lité de Perez paraissait nettement plus engagée que lors du premier incident ayant eu lieu en plein trafic. Pourtant, sans se démonter, le Mexicain n’a pas hésité à blâmer son partenaire : « Je pense qu’Esteban était vraiment trop optimiste car il n’y avait absolument pas la place pour deux voitures. Du plus, il avait toute la ligne droite d’après pour tenter de me passer. »

Esteban Ocon, lui, n’avait pas du tout la même approche. « Je ne pouvais rien faire, car si je freinais je partais en tête-àqueue. Je n’avais qu’à rester au même niveau. Mais on aurait pu rester tous les deux sur le carreau. C’est d’ailleurs ce qui lui est arrivé la deuxième fois. » Avec une colère froide, l’ancien champion d’Europe de Formule 3 en appelait même aux responsabl­es de son écurie. « Il ne faut pas que ça continue comme ça. J’espère que l’équipe va faire quelque chose pour régler cela. Il ne faut pas que ça se reproduise car on perd beaucoup de points pour l’équipe. J’aurais pu faire 7e, la meilleure place possible ici ! C’étaient des gros points. Au final, je suis 9e et je limite seulement la casse. »

L’apaisement

Dimanche soir, le pilote Français s’en est donc violemment pris à son coéquipier sur les réseaux sociaux. Mais le Mexicain a eu la bonne idée de venir finalement s’excuser, en assumant la responsabi­lité du premier choc.

Du coup, le jovial Esteban est redescendu dans les tours et a retrouvé son calme. « Dans le feu de l’action et compte tenu de la situation dangereuse, j’étais très énervé, expliquait-il lundi sur les réseaux sociaux. Mais je vais avancer. Nous sommes une équipe et j’apprécie que mon coéquipier se soit excusé. Nous voulons mieux travailler ensemble et laisser ça derrière nous. Car ça va être un défi de garder notre 4e place au classement des constructe­urs. Rien ne doit nous éloigner de ce but. » Ph. G. (avec Motors.com et

Autohebdo.fr)

 ??  ?? Entre Sergio Perez (à gauche) et le jeune pilote ébroïcien Esteban Ocon, la tension semble plus vive que jamais. (Photo : DR)
Entre Sergio Perez (à gauche) et le jeune pilote ébroïcien Esteban Ocon, la tension semble plus vive que jamais. (Photo : DR)

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