« Rolland m’a offert une vie merveilleuse »
« Qui a fait la première démarche ? Rolland, bien sûr. Il était maire, j’étais une modeste employée qui effectuait des ménages, la nuit. On s’est connu par l’intermédiaire d’un ami commun. Après coup, j’ai su qu’il avait repéré ma voiture et noté ma plaque d’immatriculation ». L’anecdote est signée Marianne Plaisance qui, pendant 37 ans, a partagé la vie de Rolland. Un homme qui, au crépuscule de sa vie, comptait sur les doigts d’une main les amis qui venaient lui rendre visite.
« Je sais qu’il en a souffert » confesse pudiquement sa femme qui préfère garder en mémoire, le souvenir d’un compagnon, puis d’un mari sans préjugés, « généreux et ouvert aux autres, d’une gentillesse absolue. De par ses relations et ses responsabilités, il m’a ouvert sur d’autres d’horizons : la culture, les voyages. »
« Il adorait faire la fête »
Mais l’ami qualifié de sensible et philanthrope, affichait des positions parfois sectaires. « Je me souviens de discussions assez vives avec ma mère, vendéenne et plutôt catholique. »
Au fil du temps, Rolland a mis de l’eau dans son vin (de messe ?) et développé un sens qu’on ne lui connaissait peutêtre pas, celui de la famille.
« De son enfance d’orphelin, il a puisé le besoin de s’entourer. Tout au long de notre vie commune, il a aimé partager avec les amis et le cercle familial » se souvient Marianne qui, à force de prévenance, a réussi à s’affirmer au sein du «clan». « Le plus beau compliment émane de ses enfants. Un jour, ils m’ont dit : « Marianne, tu nous as donné une vie de famille comme on en n’a jamais eue. »
Mais les copains n’étaient jamais très loin. « Rolland adorait s’entourer des gens pour faire la fête. Son sketch préféré ? Mimer des marches militaires, canne à la main » Un communiste au garde-àvous, pourquoi pas après tout !
Pourtant, ne surtout pas se fier aux apparences. Derrière le lion, se dissimulait un « être sensible, une personne sur laquelle se reposer. Bien sûr, je l’engueulais de temps en temps. À la fin de sa vie, peutêtre aurais-je dû me montrer plus patiente. Mais au final, il m’a donné une vie merveilleuse avec, en point d’orgue, ce mariage en mai 1995 une semaine avant la montée de l’ALM Basket en Pro A ». Et Marianne de convenir que la balle orange a toujours occupé une place de choix, « je crois même la première avant moi »…