En garde à vue, il frappe un policier
Un banal contrôle… Le 28 août, à Évreux, les policiers décident d’en savoir plus sur les quatre passagers d’un véhicule. Tout est en règle. Pourtant, un fonctionnaire aperçoit un petit sac sous la voiture. Ce sac contenant de l’héroïne et du cannabis, il le met dans sa poche, s’enquiert, en pure perte, de son propriétaire et avise le commissariat par téléphone. L’un des passagers, Serge Gomis, 21 ans, demeurant à Evreux, se rue alors sur lui, le bouscule, s’empare du sac et part en courant.
Le lendemain, les trois mêmes policiers, aperçoivent deux hommes en train de dealer et interrogent l’acheteur. En possession d’héroïne, ce dernier ne peut que reconnaître les faits. Mieux, il affirme que Gomis est bien le vendeur. Voilà comment ils interpellent, peu de temps après, le fuyard de la veille.
Mutisme profond
Au commissariat, Serge Gomis, qui « a envie de dormir », se réfugie dans un mutisme profond.
Tout à coup, il prend un fonctionnaire pour cible et lui assène des coups de tête et de poing. Présenté au tribunal, en comparution immédiate, le prévenu se montre bizarrement loquace. La raison de sa fuite ? Un entretien d’embauche le lendemain matin… Les violences au commissariat ? Des mauvais traitements infligés par les policiers… Les détails ce ces mésaventures, nets et précis, font grossir le flot du récit.
« Il s’agit d’éléments sérieux, extrêmement graves ! Si ces propos avaient été tenus avant, j’aurais fait venir la personne incriminée. En fait, il s’agit d’un conte pour enfant, de sornettes… », commente notamment l’avocate des parties civiles avant de demander 800 € pour le policier ayant reçu les coups, 300 € pour chacun des trois fonctionnaires et 550 € au titre de l’article 475-1.
Pour le procureur, l’attitude du prévenu qui invoque son droit au silence dans les locaux du commissariat a entraîné une absence de confrontations. Un an de prison, dont 6 mois avec sursis, une obligation de soins et un mandat de dépôt sont donc requis. Enfin, l’avocate de la défense s’interroge sur l’origine de l’escalade. D’autant que Gomis parle d’acharnement.
Et de conclure : « Sa version n’est pas si absurde et des investigations complémentaires sont à mener car le dossier est incomplet. »
Serge Gomis a été condamné à 8 mois de prison dont 4 avec sursis (mise à l’épreuve de 2 ans). Il est, en outre, soumis à des obligations de soins et de travail et devra verser 600, 150 et 150 € de dommages et intérêts aux représentants de l’ordre ainsi que 400 € pour les frais de justice.