Guy Lefrand et le PCF : même combat
Le maire d’Évreux est rejoint par le Parti Communiste Français dans sa croisade contre la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages qui la paient aujourd’hui (lire également en page 16).
Selon son secrétaire départemental, la moitié de la principale ressource fiscale des communes (22 milliards d’euros pour les communes et intercommunalités en 2016) serait ainsi supprimée. Échaudé par des promesses de compensations financières de l’État non tenues, Jean-Luc Lecomte craint comme Guy Lefrand que pour la taxe d’habitation, comme pour le reste, il est fort peu probable que l’État tienne ses engagements.
« La seule certitude, c’est la menace qui pèse aujourd’hui sur les tarifs des services publics et sur leur existence même, qu’il s’agisse des cantines, des centres de loisirs, des médiathèques, du ramassage des ordures ménagères… »
Inquiet pour l’avenir des ressources financières des collectivités locales, le secrétaire redoute les effets d’une mesure injuste. « Certaines villes conserveraient des marges de manoeuvre fiscales, tandis que les villes qui développent les politiques publiques les plus fortes se verraient, une nouvelle fois, privées de ressources ».
« L’annonce de la suppression de la taxe d’habitation s’inscrit, hélas, dans une continuité désastreuse, celle de la baisse drastique et historique des dotations de l’État que subissent les collectivités territoriales depuis 2012. C’est une nouvelle étape dans le combat idéologique qui est mené par les gouvernements successifs contre les services publics locaux et de proximité, derniers remparts contre les inégalités ».
Au nom de la défense de l’autonomie des communes, Jean-Luc Lecomte parle également d’un mouvement de recentralisation autoritaire. « Il n’y a vraiment aucune audace dans la proposition de l’ancien banquier de chez Rothschild. Il n’y a là que démagogie et expression d’une idéologie visant à réduire la démocratie locale à la portion congrue et à remettre en cause le principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales ».
« Les maires et les élus communistes et républicains ont fait face, avec leurs collègues, aux cinq années de rigueur imposées que nous venons de traverser. Ils ont également rejeté avec force la proposition de l’opposition de droite de l’époque de réaliser 100 milliards d’économie sur le dos des collectivités locales. Ils continueront à être des maires et des élus debout pour défendre les agents municipaux et les usagers du service public de proximité ».