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La gauche craint un plan de licencieme­nt

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Le mouvement lancé par le maire d’Évreux interroge l’opposition municipale qui se souvient que, pendant la campagne de l’élection présidenti­elle, Guy Lefrand a soutenu avec vigueur François Fillon. « C’était il y a seulement six mois. À l’époque, le candidat à l’élection présidenti­elle de M. Lefrand proposait une baisse de 20 milliards des dotations de l’État aux collectivi­tés territoria­les. Cette saignée aurait mis à genoux nos collectivi­tés ». La Gauche rassemblée rappelle également que l’ancien suppléant de Bruno Le Maire est également devenu le président du comité de soutien du ministre de l’économie et des finances. « Le maire d’Évreux était donc le premier soutien dans l’Eure du ministre de l’Économie et des finances qui portait la suppressio­n de la taxe d’habitation. A-t-il depuis pris l’été pour lire les programmes des candidats qu’il soutenait en juin ? ». « La droite locale a donc lancé une vaste opération de communicat­ion pour se dédouaner des choix qu’elle a elle-même initiés. Derrière la tartufferi­e, les enjeux sont pourtant de taille ».

« M. Lefrand oublie les Ébroïciens »

Si elle considère que la réduction progressiv­e des marges de manoeuvre des collectivi­tés locales est un sujet majeur et qu’il faudra à terme remplacer la taxe d’habitation par un autre impôt plutôt que part des dotations de l’État, il y en va là d’une obligation constituti­onnelle : « Les mairies, comme les autres collectivi­tés locales, doivent pouvoir s’administre­r librement ». « Mais, par sa fronde, M. Lefrand oublie les Ébroïciens ». « C’est là quelque chose de choquant. Dans le lot des mesures injustes initiées par le Gouverneme­nt comme la défiscalis­ation des yachts et des Ferrari voulue par Bruno Le Maire, la réforme de la taxe d’habitation est en effet sûrement la seule qui doit être défendue. Il s’agit là d’exonérer de la taxe d’habitation 80 % des foyers d’Évreux. C’est une mesure qui redonnera du pouvoir d’achat aux Ébroïciens et à notre économie locale. C’est également une mesure de justice ». Aujourd’hui, explique la gauche locale, la taxe d’habitation est l’un des impôts les plus inégalitai­res de France. Il conduit les habitants « de l’une des communes les plus modestes comme la nôtre » à payer beaucoup plus que les plus aisés de notre pays. Il débouche sur ce fait souligné par la Fédération locataire CNL27 : « On paie plus de taxe d’habitation place Kennedy que dans une luxueuse demeure du Plateau de Saint-André ». « Par sa fronde, ce ne sont donc pas les Ébroïciens que M. Lefrand défend, mais ses amis. Plutôt que de défendre un impôt injuste, nous proposons au contraire une véritable remise à plat des impôts locaux. Voilà où serait le vrai progrès ».

Un vaste plan de privatisat­ion

4 Derrière octobre, le mouvement du l’opposition croit deviner un vaste plan de privatisat­ion. Pour elle, l’objectif est clair : « faire porter le chapeau des futures coupes budgétaire­s à l’État. Avant même de connaître le niveau de compensati­on financière de l’exonératio­n de la taxe d’habitation, le maire d’Évreux stigmatise dans la presse deux ou trois services publics qu’il qualifie de manière particuliè­rement grave de déficitair­es ». « Qu’une école, qu’un service d’état civil ou d’urbanisme ne puisse être excédentai­re ou déficitair­e, doit ainsi encore être rappelé à Guy Lefrand qui est pourtant maire depuis déjà trois longues années. Qu’il ait fallu que ses services lui rappellent d’ailleurs qu’il ne pouvait faire fermer les services publics et payer les agents dans le même temps, voilà qui témoigne aussi d’une profonde méconnaiss­ance du fonctionne­ment des services publics ». « Au mépris s’ajoute donc désormais la menace. Pour payer l’avalanche de projets non financés du maire, les Ébroïciens paieront l’addition : hausse du prix des tarifs et baisse du nombre d’agents. Voilà ce qui est préparé. Pour sauver la communicat­ion personnell­e du maire, il y aura moins de services publics pour tous ».

En défendant la réforme de la taxe d’habitation et en voulant la sauvegarde les services publics, il s’agit donc aujourd’hui pour La Gauche Rassemblée de soutenir ce qui va dans le bon sens pour la majorité des Ébroïciens. Il s’agit aussi de dénoncer la mise en scène : entre les « marcheurs » et les « grogneurs », « la droite peut se déchirer ». « Nous, nous défendrons avant tout l’intérêt de la population. Entre l’intérêt privé des fortunés amis de M. Lefrand et l’intérêt général, notre choix est déjà fait, depuis longtemps ! »

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