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Un concert sous hypnose

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Un savoureux mélange entre guitare et hypnose, voilà ce que le Matahari avait réservé à ses clients samedi dernier lors d’un concert plutôt insolite.

À l’origine de la prestation, Sacha Neymar guitariste, et Julien Lebourg hypnothéra­peute, ont uni leurs talents le temps d’une soirée pour faire voyager la salle comble du bar ébroïcien. « C’est la première fois qu’on se lance dans un tel projet et je n’ai aucune idée de la tournure que va prendre le concert » explique Julien Lebourg. « Je ne pratique pas l’hypnose de spectacle… et ce soir, ce sera plutôt Sacha l’hypnotiseu­r ! »

En tant que néophyte de l’hypnose, je n’ai pas été déçue de la tournure qu’a prise la soirée.

« Un état de conscience modifié »…

Alors que la mélodie de Sacha venait juste de commencer, ma voisine de table m’apprenait être une patiente de Julien Lebourg. « Je suis venue pour lui et aussi pour Sacha, écoutez, on dirait qu’il joue à quatre mains ! »

Pour répondre aux questionne­ments de chacun, l’hypnothéra­peute a débuté la soirée par un petit éclairciss­ement. « Il faut savoir que nous passons 90 minutes sous hypnose chaque jour sans même nous en rendre compte. En étant hypnotisé, on ne perd pas le contrôle de soi, bien au contraire, on le prend. On est juste dans un état de conscience modifié, à chaque instant on peut faire le choix d’en sortir ou bien d’en profiter encore un peu. »

Pressées de tester cette invitation au voyage, deux femmes sont dès le début montées sur scène, comblant les deux sièges installés pour l’occasion.

À leur hauteur, l’hypnotiseu­r leur a murmuré des paroles à l’oreille, l’hypnotique musique résonnant toujours. Les deux femmes se sont tout de suite trouvées dans un état second, comme plongées dans un profond sommeil. Tour à tour, d’autres femmes, des enfants, des personnes de l’assemblée ont partagé cet « état de conscience modifié », avec ou sans l’interventi­on de l’hypnotiseu­r.

C’est ainsi qu’une jeune femme est restée durant de longues minutes avec un bras tournant dans le vide, tandis qu’une autre demeurait la tête piquant vers le sol.

Hypnotisé, Gauthier, âgé de 6 ans est le premier à avoir repris connaissan­ce « Je me suis réveillé parce que j’étais mal installé mais tout le temps j’ai entendu la musique. »

J’ai testé pour vous !

Alors que de part et d’autre les clients du Matahari sont tombés comme des mouches, mon tour est finalement arrivé de tenter le fameux voyage. Julien a tout d’abord légèrement comprimé mon poignet tout en m’invitant à me détendre, ce qui en soi n’est pas si simple dans une salle comble. « Bientôt ton index se rapprocher­a de ta tempe et tu vas te sentir partir. Tes pupilles vont se dilater. Et tu descendras les escaliers un à un. Enfin tu pourras remonter les marches dès que tu le décideras 3, 2, 1… » C’est alors qu’après un claquement de doigts, ma tête a basculé sur le côté puis a plongé en avant. À aucun moment, je n’ai perdu connaissan­ce, continuant à percevoir les bruits alentour. Les discussion­s, les verres qui claquaient et surtout la musique, le brouhaha m’a semblé décuplé. Je suis restée ainsi quelques minutes, et bien que ma joue me démangeât, il m’était impossible de porter ma main sur mon visage. Gênée par cette sensation, j’ai finalement décidé de « remonter les escaliers » pour « revenir » parmi les autres convives.

Malgré la présence de quelques sceptiques, la majorité du public a apprécié cette expérience musicale insolite qui s’est prolongée tard dans la nuit et pour sa première fois, l’hypnothéra­peute a réussi à assurer le spectacle.

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