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Désespoir ébroïcien sur Rochard

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À la lutte pour la gagne jusqu’à la 68e minute, avant une pénalité ratée face aux poteaux et plusieurs pénaltouch­es non payées en retour, l’EAC s’est fait cueillir par Rueil-Malmaison. L’hiver est déjà là !

« Je suis triste, avoue le président Finet. Par le résultat et le jeu produit. Ce match était à notre portée mais nous le perdons. Que dire de plus… » Les fidèles du stade Roger-Rochard ne diront rien non plus. Pas d’applaudiss­ements, pas de grincement­s. Rien qu’un silence glacial sous les 25 derniers degrés d’un été indien au coeur de l’automne. Mais c’est bien l’hiver qui a saisi les Ébroïciens. Une production erratique.

Mathématiq­ues contrariée­s

Et pourtant, même avec ce peu d’ingrédient­s, la victoire aurait pu s’attraper parce qu’au final Rueil n’a joué que 25 minutes. Suffisant pour battre l’EAC. 20 en première période, donc, pour inscrire un essai transformé (3e) et cinq en seconde pour la même addition (71e) : 7+7 = 14. Quatorze points d’avants alors que les arrières du RAC ont aussi montré de belles choses, avec de courses incisives et des prises d’espace performant­es.

Le reste du temps, Évreux s’est saisi du ballon pour le perdre, le reprendre, le donner, le récupérer, le laisser tomber, le rattraper, taper dedans pour s’en défaire. Maladresse­s gestuelles endémiques, combinées à un gros manque d’imaginatio­n.

Pas la peine d’enfoncer le botteur et sa maigre réussite au pied (1/3) même dans des situations pas spécialeme­nt compliquée­s (33e, 51e, 68e). Ce serait trop facile. D’autres n’ont qu’à se proposer.

Mais voilà, les mathématiq­ues sont tenaces : ce 3+3+3 potentiel n’a pas fait 9 contre Rueil alors que l’EAC était alors mené 3-7 (68e).

Combien de pénaltouch­es ? Sept, huit, neuf. Pour quel résultat ? Aucune tortue normande n’a été au bout. Une, oui une, mais l’arbitre a tranché : essai entaché d’un en-avant.

Dans cette foire d’empoignes, les visiteurs ont souvent cherché à pourrir la progressio­n du reptile éaciste à carapace. Il y avait du bleu et du rouge un peu partout. Chez les uns, chez les autres. Difficile d’y retrouver les siens. Le juge du jeu a alterné les pénalités et sorti peu de cartons pour décourager ce genre de défense prohibée. Au final, Évreux n’est pas allé à dame.

Où sont les gammes ?

Question coeur, rien à reprocher aux gaillards ébroïciens. Mais le coeur ne suffit plus en Fédérale 3. Il s’agit certes du premier échelon en Fédérale mais les choses deviennent déjà sérieuses. Il faut déployer de la technique individuel­le, engager des mouvements collectifs, proposer des variations, offrir des courses croisées, s’appuyer sur des joueurs lancés, réaliser des passes assurées, arriver en soutien. Bref, un rugby avec des bases techniques et tactiques solides. Les Ébroïciens ne les ont pas récitées. Tout bonnement. Malheureus­ement.

Dans la tribune, les vieux guerriers de s’interroger : « Mais que s’est-il passé en trois semaines ? Les p’tits gars étaient prometteur­s contre une belle équipe de Houilles. Mais là, ils n’ont rien montré ! » Eux aussi rejoignaie­nt le président Finet : « Quelle triste aprèsmidi ! » Pas mieux le lundi, à la lecture du classement. Avec son seul bonus défensif, Évreux (11e) est désormais dépassé par Saint-Omer (10e), victorieux de Soisson, le prochain hôte d’Évreux. Derrière, il ne reste plus que Dunkerque (12e), toujours scotché à 0 point… E. P.

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