Parachutages de cannabis fraternels
En surveillance vers 19 h, le 5 novembre dernier, les policiers avaient vu un homme, portable en main, en train de correspondre avec la maison d’arrêt d’Évreux et un autre balançant une chaussette contenant des cigarettes et du cannabis. Damien C. (32 ans) fut interpellé et Benjamin R. (24 ans) prit la fuite pour peu de temps.
Ce dernier est un débutant dans la violence, délit routier et menaces de mort, en cours d’apprentissage de maçonnerie à Évreux, mais l’autre, père de famille à Montreuil-l’Argillé, a été condamné à dixneuf reprises – vols, violences, stupéfiants et récidives de délits routiers.
En comparution immédiate le surlendemain des faits, ils reconnaissent avoir tenté d’approvisionner leurs frères – chacun un ! - mais le substitut fera remarquer à Damien C. que le 18 octobre, trois semaines auparavant, il avait pris quatre mois de prison ferme avec la possibilité d’un « aménagement » s’il avait un comportement impeccable.
La prison ferme
Etienne de Survilliers résume l’affaire à « un lanceur et son copilote et un jet par-dessus le mur » . Or, dit-il, ils sont bien placés pour savoir que c’est un délit.
Il requiert en fonction des antécédents, huit et quatre mois d’emprisonnement ainsi que deux mandats de dépôt « pour Rouen » … afin que les prisonniers ne se retrouvent pas en famille à la prison d’Évreux.
Le réquisitoire est sévère, estime la défense, car le mandat de dépôt peut être évité.
C’est Benjamin R. qui a embarqué Damien C. dans cette affaire, car il ne voulait pas le laisser conduire seul, précise Me Christelle Beauvalet.
Le tribunal ne prononce pas les mandats de dépôt et réduit les peines demandées de moitié soit quatre et deux mois de prison.