Eure Infos

Prison immédiate pour les voleurs de carburant

-

Il aura fallu près de six mois d’enquête pour les interpelle­r. Le trio comparait en procédure rapide dite « immédiate » mais son plus jeune membre était déjà en prison à Rouen. Les trois ont la même inscriptio­n sur leur casier judiciaire : vols aggravés.

Ludovic Lemonnier (35 ans) retrouve donc son frère Frédéric (37 ans) et le complice habituel Laurent Jeanne (36 ans). Ces deux derniers ont été cueillis à domicile à Évreux et au VieilÉvreu­x. Les trois sont pères de famille et ont collection­né jusqu’à douze peines, notamment pour violences, dégradatio­ns, contrefaço­ns et des délits routiers.

Totales dénégation­s

Il est près de minuit, le 24 mai 2017, lorsqu’un responsabl­e de la Sté Alpac Express de Fauville est alerté par téléphone sur un vol en cours dans le parc automobile du transporte­ur. Arrivé à l’entrepôt, il constate que le grillage a été découpé et qu’un « Ford Transit » stationne à proximité. Trois individus prennent la fuite mais le conducteur a été remarqué par le témoin qui pourra faire établir un portrait-robot. Déjà, une semaine auparavant, un vol de gasoil similaire avait eu lieu. Cette fois, les gendarmes trouveront un blouson et des gants permettant un début d’identité. Un tuyau pour siphonner et des bisons semés pendant la fuite (tel le « Petit Poucet » dit la présidente) permettron­t avec les autres indices, de découvrir l’ADN de Frédéric Lemonnier. Le portrait-robot, lui, dénonce Laurent Jeanne. Les portables éteints pendant l’opération gasoil manquée (ils allaient emporter 200 litres !) sont une preuve de plus. Pourtant les trois nient en bloc, par habitude, malgré leurs empreintes trouvées dans le véhicule.

Trop de preuves

Le substitut, Etienne de Survillier­s, doit conclure à une « claire mise en cause sur le site d’une entreprise » , ce qui constitue une aggravatio­n de la tentative de vol. Il ajoute que ce même blouson avait été remarqué pendant d’autres vols. Les trois sont en récidive et sont de mauvaise foi, proteste le magistrat qui requiert une même peine contre les trois : huit mois d’em- prisonneme­nt ferme et immédiat (mandat de dépôt).

Me Christelle Beauvalet reconnaît que la garde à vue des trois a été rigoureuse mais, estime l’avocate, les identifica­tions sont incertaine­s. Car le témoin n’a pu voir du conducteur (du Transit) qu’une « capuche grise » et de nuit. La défense espère une relaxe générale car, dit-elle, même l’ADN trouvé sur un tuyau ne permet pas de les incriminer. Enfin, Ludovic (le prisonnier) multiplie les preuves de sa réinsertio­n, dit encore l’avocate.

Le tribunal ne la suivra pas dans ses arguments puisqu’il condamne les trois voleurs à la peine requise de huit mois avec la prison immédiate.

Newspapers in French

Newspapers from France