L’impensable exploit !
Foot : Évreux élimine les pros du Havre
Peu de monde y croyait, mais ils l’ont fait : les footballeurs de l’Évreux FC 27 ont réalisé le plus bel exploit de l’histoire du club en éliminant les professionnels du Havre AC (Ligue 2). Au terme d’un match de folie remporté 3 buts à 2… et avec la manière svp ! 1- DU JAMAIS-VU DEPUIS 40 ANS ?
Ce dimanche 12 novembre 2017 restera gravé pour (très) longtemps dans l’histoire de l’EFC 27, mais aussi du football ébroïcien et eurois. Même si la rencontre a été délocalisée à Pacy-Ménilles, ce sont bien les joueurs de Dramane Dillain qui ont réalisé le plus grand exploit de l’histoire du club créé à l’été 2009. Après avoir terrassé une US Quevilly alors dernière de National (2-1), puis été éliminé par Le Mans (L2, 0-2) au 8e tour lors de la saison 2012/2013, Évreux a franchi une marche supplémentaire en éliminant les professionnels du Havre AC, actuels 6e de Ligue 2 et club phare de Haute-Normandie depuis trois décennies.
Un exploit XXXL presque sans égal. En 1988, l’EAC avait en effet sorti Melun (dernier de Ligue 2) en 32e de finale, mais il faut sans doute remonter aux succès de l’ALM face à Roubaix (D2) en 1983, voire au parcours de l’EAC jusqu’en 8e de finale de l’édition 1972, pour une performance similaire.
On n’oubliera pas non plus les matches face à des équipes de D1 pour l’EAC (Le Havre, 1988) et l’ALM ( Strasbourg, 1983), toutefois synonymes de défaites. Ni les parcours de Pacy jusqu’en 32e en 1996 (Montpellier), 2000 (Le Havre) et 2001 (Nantes), mais là aussi infructueux et dénués de véritable surprise lors des tours précédents.
Vous l’avez compris, on risque donc de parler encore très longtemps de l’exploit réalisé dimanche dernier par Karoukine Mendy et ses potes. À moins qu’ils ne fassent encore mieux au prochain tour… ?
2- LE MATCH : UNE TACTIQUE PARFAITE
Le plus dingue ? Sans doute que la victoire d’Évreux constitue à peine une surprise, tant Saïdou Sam et ses partenaires auront lutté les yeux dans les yeux avec leur prestigieux adversaire. Récité à la perfection, le plan tactique de Dramane Dillain aura notamment vu les siens faire preuve d’une audace admirable, d’une adresse évidente sur les contre-attaques, et d’une volonté de toujours sortir le ballon proprement malgré le pressing haut et athlétique des Havrais.
Avec délectation, l’envie et la justesse euroises auront eu raison du métier et des gabarits seino-marins (Camara, Moukoudi, Bain, Julan, Mateta, pour ne citer qu’eux, culminent à 1,90 m). Et à l’arrivée, c’est par un « vrai » score de 3-2, et non un 1-0 arraché dans un traquenard, qu’aura été acquise cette qualification.
Après une demi- heure de haute lutte, tout avait pourtant mal commencé avec une frappe lumineuse de Fontaine en pleine lucarne ( 0- 1, 30e). Moins de quatre minutes plus tard, Saïdou Sam lançait Gaétan Laura, qui s’en allait battre Yohann Thuram au terme d’une belle chevauchée (1-1, 34e). Déjà pas irréprochable sur le coup, ce dernier qui avait été élu homme du match six jours avant en Ligue 2 face à Reims (0-0) se troua totalement au retour des vestiaires : sur un coup-franc enroulé de Vincent, le gardien havrais relâcha le ballon dans les 5,50 m, et Petitjean, qui n’en demandait pas tant, catapulta le cuir dans les filets (2-1, 49e).
La suite ? Une histoire de penalties, avec une égalisation de Mateta suite à une faute de Giboyau sur Julan (2-2, 73e). Puis une exultation collective quand Mohamed Benmansour transforma une sentence qu’il avait lui-même provoquée le long de la ligne de but (3-2, 80e).
3- AMBIANCE DE FÊTE
Avec environ 1 500 spectateurs recensés, le stade de Pacy-Ménilles aura donc battu son record d’affluence. Surchauffés, ces supporters ébroïciens exilés auront longtemps encouragé leur équipe, avant de vibrer comme rarement sur le 3e but ébroïcien. Le kop de la Grinta, les habitués du stade du 14-Juillet, de glorieux anciens de retour près d’un rectangle vert, ceux qui n’étaient pas venus au stade depuis un bail, et même de simples curieux : tous étaient unanimes pour apprécier le spectacle.
Et que dire de la liesse collective partagée par joueurs, dirigeants et supporters après ce succès qui fera date… Dans l’euphorie, certains évoquaient même la place du football à Évreux, espérant voir le ballon rond devenir un jour l’égal en ville du basket et du volley.
4- LA SUITE
Place au championnat de National 3 pour Évreux avec deux derbys savoureux à venir : à Rouen le 18/11, puis contre Pacy le 25/11. Il sera ensuite temps de (re)penser à la Coupe de France, dont le 8e tour aura lieu le weekend du 2-3 décembre.
Les têtes ébroïciennes seront toutefois très à l’écoute de l’hippodrome de Vincennes, où se déroule ce 14 novembre le tirage du 8e tour. Pas de nouvelle entrée en lice, mais 44 matches y seront désignés selon une demi-douzaine de zones géographiques. Les heureux élus auront ensuite la chance de voir débarquer les vingt formations de Ligue 1 à l’occasion des 32e de finale prévus les 6-7 janvier.
Avant de voir pourquoi pas débarquer le PSG, il y a donc encore un tour à franchir, face à un adversaire qui ne pourra pas être plus corsé que Le Havre. Vivement mardi soir…