Pris à la gorge, ID Vêts’ jette sa collecte
Depuis le mois de septembre, faute de débouchés, 75 % des vêtements collectés dans les containers d’ID Vêts finissent dans les fours du Setom.
Avec 80 containers installés sur les territoires de l’agglomération d’Évreux et de la communauté de communes de Conches, ID Vêts, entreprise d’insertion par le recyclage du textile, récolte en moyenne 700 tonnes de vêtements par an. Jusqu’ici, 75 % de cette collecte étaient revendues, environ 0,10 € le kg, à des industriels de la fripe pour être transformés en chiffons, en isolants, ou écoulés en Afrique.
Étaient, car depuis septembre, victime « d’un énorme marasme sur le marché du textile », ID Vêts’ n’a plus aucun débouché pour revendre son surplus de collecte. « Jusqu’en juin dernier, nous revendions les 75 % de notre collecte non conservée pour notre magasin auprès d’industriels locaux tel que Gebetex (Vernon) ou Cobanor (Caen). La filière fripe connaît de grandes difficultés sur le marché mondial qui ne permettent plus à nos partenaires de traiter cette matière partiellement écrémée. À leurs yeux, elle n’a plus de valeur », expliquent la directrice et le président d’ID Vêts’ dans un courrier adressé, le 16 novembre, à Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à la transition écologique pour l’alerter sur la situation de l’entreprise d’insertion par le textile.
40 000 € de perte par an
Victime des Chinois, qui ont investi le continent africain en imposant leurs produits, et d’un afflux massif d’invendus chez les fripiers, ID Vêts’ estime ses pertes à 40 000 €/an.
Une somme importante que « nous pouvions absorber » juge Charles Lebrasseur, le président de l’association.
Avec un budget de 380 000 €, principalement alimenté par la vente en boutique, ID Vêts’ pouvait tenir, en attendant de trouver de nouvelles pistes de recyclage pour les 75 % de sa collecte qu’elle est désormais contrainte d’expédier dans les