Un nettoyage citoyen !
À La Madeleine, les préposés au nettoyage ont les traits des jeunes élèves de Pablo-Neruda. À l’initiative du Conseil citoyen, ils ont été conviés à donner un bon coup de balai au pied des immeubles…
« Notre boulot ? Faire des citoyens, des acteurs. Dès lors, autant commencer dès le plus jeune âge ! » Président du Conseil… citoyen d’Evreux, François Bouillon ne cesse de balayer le terrain pour faire oeuvre d’éducation.
Balayer, le terme semble approprié. Jeudi en effet, les 6e du collège Pablo-Neruda ont arpenté le quartier pour nettoyer les rues et les pieds des immeubles. Une récolte pour le moins fructueuse.
« À La Madeleine, on trouve toutes sortes de déchets : cannettes, bouteilles en plastique, sacs de chips, cartons, papiers » détaille un jeune élève, séduit
par une initiative régulièrement menée à la demande des bailleurs sociaux. Des gardiens vilipendés !
Cette fois, c’est Eure Habitat qui a sollicité François Bouillon et ses jeunes équipes de nettoyeurs, épaulées par les services de la Gestion Urbaine et Sociale de Proximité.
« Les bailleurs éprouvent de grosses difficultés à entretenir leur patrimoine. Et quand les gardiens d’immeubles veulent se charger de l’entretien, ils se font souvent rabrouer » regrette François Bouillon.
Car à l’évidence, les locataires ne brillent
guère par leur esprit de citoyenneté. « Au mieux, ils sont indifférents ; au pire, ils entassent les détritus dans les halls ou caves d’immeubles »
Alors, si le président n’a plus de prise sur les adultes, difficiles à sortir de leur passivité, il aspire à faire passer le message auprès des enfants, « qui peuvent être des apprentis citoyens »…
« Pérenniser les actions »
Si le Conseil a désormais pignon sur rue à La Madeleine, Nétreville et Navarre, il s’interroge sur la pérennité de son entreprise.
« Les bailleurs sociaux disposent d’une exonération de 30 % sur le foncier bâti. Ainsi, sur la période 2017/2019, financent-ils nos actions à hauteur de 51 000 € » décrypte le président. Par ailleurs, son association bénéficie d’un financement d’État de 11 500 €. « Mais il arrive à échéance à la fin de l’année, on ne sait pas encore s’il sera reconduit. » Raison supplémentaire pour continuer de «labourer» les quartiers prioritaires et y semer les graines de la citoyenneté…