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Un cinéaste… des films

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Alain Jessua né à Paris en 1932, eut la chance, sitôt obtenu son bac philo d’entrer en studio, à moins de 20 ans, comme assistant-stagiaire. Et c’était pour « Casque d’or » auprès de Jacques Becker, qui filmait une certaine Simone Signoret laquelle sera plus tard la voisine d’Alain Jessua en Vallée d’Eure.

Il travailla ensuite avec Jacques Baratier pour divers courts-métrages, puis auprès de Max Ophüls pour « Madame de… » et « Lola Montes ».

En 1956, il réalisa son premier courtmétra­ge : « Léon la Lune » qui obtint, l’année suivante, le Prix Jean Vigo. Cette première réussite l’encouragea mais, considéran­t qu’il avait encore beaucoup à apprendre, il redevint assistant auprès d’Yves Allégret, Marcel Carné et Marcel Hanoun.

En 1963, il mit en chantier un premier long-métrage dont il était à la fois le producteur, le scénariste, le dialoguist­e et le metteur en scène. OEuvre d’auteur au sens total du terme, « La vie à l’envers » fut sélectionn­ée pour le Festival de Cannes 1964. Elle reçut le Prix de la Société des Écrivains de cinéma, puis le Prix Fémina du Cinéma et enfin, à Venise, le Prix de la Première OEuvre. Déjà, ce premier film révélait l’angoisse déclenchée par la vie moderne.

Le sujet était d’une actualité si brûlante que le scénario fut racheté par l’Amérique et c’est Richard Dreyfuss qui tiendra dans la version US. le rôle créé de façon saisissant­e par Charles Denner. Jessua enchaîna les films : « Jeu de massacre » avec JeanPierre Cassel et Claudine Auger, qui traitait du problème de l’intoxicati­on des esprits faibles par le pouvoir de suggestion de l’image. Prix du meilleur Scénario au Festival de Cannes 1967, Grand Prix au Festival de Carthagène 1968,

Il était aussi en avance sur son temps. 1972 fut l’année de « Traitement de choc » avec Alain Delon et Annie Girardot, dénonciati­on des excès criminels auxquels peuvent parfois conduire la science et le progrès quand ils s’associent. 1976, « Armaguedon » avec Jean Yanne et Michel Duchaussoy, traitait de la folie qui accompagne le goût du pouvoir par mass-médias interposés.

En 1978, « Les chiens » avec Gérard Depardieu et Victor Lanoux soulignait les dangers de la justice individuel­le. En 1982, « Paradis pour tous » mettait le doigt, lui aussi, sur la difficulté d’assumer une « petite » vie, la tentation du pouvoir, l’aliénation et les dangers d’une science prometteus­e de bonheur artificiel et donc déshumanis­ante. Dénonciati­on et cri d’alarme en forme de fable, ce film affirme une fois de plus la cohérence des thèmes dans l’univers d’Alain Jessua.

Ce film sera le dernier de Patrick Dewaere qui avait à ses côtés Jacques Dutronc et Fanny Cottençon.

En 1984, Jessua réalise « Frankenste­in 1990 » avec Eddy Mitchell et Jean Rochefort, en 1988 suivra « en toute innocence » avec Nathalie Baye et Michel Serrault, puis, en 1996 « Les couleurs du diable » avec Wadeck Stanczak et Isabelle Pasco.

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