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De plus en plus inquiétant

L’ALM a concédé une déculottée mémorable vendredi soir dans sa salle devant une équipe nancéenne qui n’a pas eu à forcer son talent pour la dominer de la tête et des épaules. Il y a de quoi s’alarmer.

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Effroi.

On peut perdre devant Oui, mais pas comme Nancy. ça.

On peut être avant-dernier au classement après 7 journées, sans pour autant tout remettre en cause. Ce n’est hélas pas le cas ici.

Cette ALM 2017/2018 fait peur. Pas aux autres équipes malheureus­ement, mais à ses proches.

À ses supporters pour commencer qui, déjà, n’étaient pas bien nombreux vendredi dernier (à peine 1 500 spectateur­s) au moment de recevoir l’un des poids lourds de la division, et qui ont regardé quasiment en silence leur équipe se faire corriger à partir de la 13e minute (18-27) avant de piquer du nez inexorable­ment.

Peut-on leur reprocher de s’être tus au lieu d’encourager leur ALM ? À l’évidence non, car les basketteur­s d’Évreux n’ont pas montré l’exemple et nullement abordé le match le couteau entre les dents, comme il se doit quand on reçoit un cador et qu’on n’a rien à perdre.

L’ALM sifflée…

Peut-on regretter les sifflets de ce public resté amorphe jusqu’à la dernière estocade du jeune Goudou-Sihna pour porter à – 22 l’addition finale ? Absolument pas, tant l’équipe ébroïcienn­e s’est montrée pathétique en seconde période (20 points inscrits à 29 % de réussite ; 18 d’évaluation collective) face à un SLUC Nancy juste bien en place et concentré en défense, mais moins costaud qu’Orléans à ce jour.

« C’est faible que l’équipe la plus j’ai vue jusqu’ici. Même Charlevill­e-Mézières, qu’on a joué en Leaders Cup, me paraît supérieur » confiait Gilles Gahier, notre confrère de l’Est-Républicai­n, qui venait pour la première fois au centre omnisports d’Évreux. « On m’avait parlé de cette salle. Je m’attendais à un coupegorge. Mais même avec un Brynton Lemar inexistant (N.D.L.R. : 0 point en 7 minutes pour l’arrière américano-jamaïcain) et un Ivan Aska vraiment moyen (6 points à 2/8 aux tirs, 5 rebonds mais 4 balles perdues en près de 19 minutes pour le pivot US), Nancy n’a jamais eu rien à craindre ! » On ne peut, hélas, qu’acquiescer…

Fabrice Lefrançois, qui avait fait le choix de relancer son rookie Xavier Moon devant son homologue Dewayne Russel (23 ans également) en lieu et place de l’expériment­é TaJuan Porter, se disait déçu de toute son équipe mais assumait sa décision. « Je suis déçu du contenu et de ce que nous avons proposé. Mais pas d’avoir relancé Xavier, qui avait besoin de rejouer avec nous. »

« Je comprends les huées du public, poursuivra-t-il. Il attend bien autre chose que ce que nous avons montré. » Ou pas montré d’ailleurs, tant les absences étaient majeures dans les rangs locaux.

…et disloquée !

Pas de secteur intérieur (24 rebonds contre 38 aux Lorrains, 18 points seulement dans la raquette contre 28 à des visiteurs qui n’auront pourtant tiré que 5 malheureux lancers-francs durant la rencontre…) ; du handball autour de l’arc des 6, 75 m mais aucun passing-game, au-delà même des maigres 14 passes décisives du soir ; et surtout, fichtre, pas un poil de grinta, de gnac ou de testostéro­ne un soir comme ça, devant Nancy, deux fois champion de France Pro A (2005 et 2008) et qui sort de 22 saisons au sein de l’élite !

Impossible à tolérer, en prime quand on n’a pas joué à Évreux depuis le 10 novembre et qu’on sort de « notre plus belle semaine d’entraîneme­nt de la saison » selon le capitaine Théo Léon, qui plaidait coupable au nom du groupe, malgré une sortie correcte (11 points à 67 % aux tirs ; 6 passes et 13 d’évaluation).

Fabrice Lefrançois, qui s’est curieuseme­nt privé de son guerrier Kevin Lavieille (seulement 2’28 de jeu en tout et pour tout dans le seul 2e quart-temps…) pour faire un vrai point de fixation dans la raquette, a beau ressasser que le contenu passe avant le résultat, les joueurs, eux, prennent visiblemen­t le problème à l’envers.

Et à l’envers, ils y sont de plus en plus, à l’instar de Damien Bouquet qui ne joue plus au basket malgré 19 minutes sur le court, d’un Ruphin Kayembé privé de bons ballons et même d’un Caleb Walker qui force trop (6/15 aux tirs)…

Ça va bouger

L’ALM a une semaine pour se remettre dans le bon sens. Pour durcir son jeu, interdire son panier, se passer le ballon, aller de l’avant plutôt que de faire du Moon-walk…

Avant de parler d’évidents changement­s à la trêve, du retour possible de Babacar Niang ou d’un Bastien Pinault qui ne joue quasiment pas à Chalon, la priorité de l’ALM est de dominer, de battre, d’écraser… au moins d’un petit point Aix-Maurienne, vendredi soir. N’en déplaise au positif coach ébroïcien, quand on est avant-dernier, c’est bel et bien le résultat qui se met à primer sur le contenu. Philippe Guinchard

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