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Le couple piégeait les distribute­urs

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La technologi­e de piratage des cartes bancaires ne cesse de progresser.

Reste que parmi les méthodes déjà anciennes, celle faisant appel au « skimmer », à savoir à un lecteur-enregistre­ur miniature de pistes magnétique­s, connaît toujours un certain succès.

Début 2015, le réseau des cartes bancaires a ainsi détecté des manoeuvres frauduleus­es aux distribute­urs des agences de la Banque postale de Bihorel et d’Évreux-Nétreville.

Déjà condamné

L’analyse des caméras de vidéosurve­illance a permis de constater qu’un homme, Adrian Rosca, 30 ans, de nationalit­é roumaine, et une femme avaient posé un skimmer sur la fente d’insertion des cartes pour récupérer leurs données ainsi qu’une caméra miniature pour capter leurs codes.

Les informatio­ns avaient ensuite été encodées sur des cartes vierges pour effectuer des retraits à bon compte.

Les enquêteurs ont alors immédiatem­ent effectué un rapprochem­ent avec des délits du même type perpétrés essentiell­ement en Ile-de-France sur une douzaine de distribute­urs pour un montant de quelque 30 000 €.

En détention provisoire depuis le 25 novembre 2015, Adrian Rosca a été condamné le 22 janvier 2016 à 18 mois de prison et à une interdicti­on de territoire pendant 3 ans par le tribunal de Meaux.

Ce qui ne l’a pas empêché d’être jugé une nouvelle fois à Évreux pour les faits commis en Normandie.

Barbe rousse, look de technicien, le prévenu, dont le français est hésitant, a résumé les faits grâce à une interprète.

« C’est juste une question d’informatiq­ue »

« J’ai acheté le matériel 1 500 € à Montreuil. Le vendeur m’a montré comment on s’en servait sur un distribute­ur avant de m’initier à l’encodage sur son ordinateur » at-il expliqué.

Et d’ajouter : « C’est simple. C’est juste une question d’informatiq­ue ».

Ensuite ? Eh bien après avoir rentabilis­é son investisse­ment, il l’a revendu fin 2015 en assurant à son tour la formation de l’acheteur.

« Le prévenu prétend s’être débrouillé tout seul après l’achat du matériel. En fait, vu le nombre important de piratages, je pense que les escroqueri­es ont été réalisées en bande organisée » a estimé le procureur avant de requérir 4 mois de prison avec maintien en détention tout en demandant une confusion de peines avec Meaux.

Quant à la défense, elle conteste, bien évidemment, la notion de bande organisée.

Ainsi, selon l’avocate : « Adrian Rosca se définit lui-même comme un poseur de skimmer. Le principe est simple : on achète, on revend et on partage son savoir-faire. Ceux qui suivent n’appartienn­ent pas à une bande ».

Adrian Rosca a été condamné à 30 mois de prison ferme et la confusion avec les 18 mois de Meaux a été prononcée.

La détention provisoire ayant été exceptionn­ellement longue, le prévenu devrait pouvoir rentrer au pays prochainem­ent.

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