Un EVB de (ré)gala(de)
Et de deux ! Deuxième fessée infligée consécutivement à domicile. Après Nantes, le Stade Français Paris a pris cher au gymnase Canada. Nouveau succès en trois sets pour un public ébroïcien aux anges.
La Ligue Nationale de Volley joue-t-elle contre son camp ? Personne n’a très bien compris l’enjeu de ces matches dispatchés du vendredi au dimanche.
Chaque club, chaque public possède ses habitudes. Le volley à Évreux avait pris ses quartiers le samedi à 18h30.
Dimanche pour la réception du Stade Français, les tribunes ont accueilli 450 personnes, à la très grande louche. Quel dommage ! La prestation, tout en caractère et en dévouement, des volleyeuses ébroïciennes en auraient mérité le double dans l’assistance. Parce que ces dernières ont résolument pratiqué un volley de très haut niveau.
Olivier Lardier n’ira d’ailleurs pas quatre chemins au moment de commenter cette probante victoire : « C’est un très beau match. Tactiquement, les filles sont restées dans le plan, du premier au dernier point. Mes options ont payé. Je ne vais pas le cacher, c’était un régal. »
Le match parfait
Dès l’entame, Buki Burmazovic mettent en place une défense impitoyable. Les ballons sont remontés sans cesse quand ils ne sont pas stoppés au bloc.
Détail frappant, d’entrée : la réception du Stade Français est sévèrement bougée. Sans faire de bruit, dans un registre très large, Kuciakova lance son équipe sur les bons rails (5-3 ; 12-4).
Lors du dernier match préparatoire, au gymnase Canada, les Parisiennes avaient donné la leçon (0-3), portées par les 22 points d’Alexandra Dascalu.
Dascalu serrée de près
Mais ce dimanche, elle semble sans ressort. Son bras ne claque pas le ballon. Elle force et dévisse. Le technicien ébroïcien confesse : « Alexandra Dascalu était évidemment au centre de notre plan tactique. Il fallait trouver une parade à son activité. Elle est l’une des meilleures pistoleras du championnat. Voilà, nous avons réussi à limiter son rendement et c’est toute l’équipe du Stade Français qui était à la peine. »
Stijn Morand, le coach du Stade Français Paris, a bien du mal à cacher ses interrogations sur le sujet : « L’anti-match d’Alexandra Dascalu nous est préjudiciable. Nous allons devoir examiner la chose de près. Est-ce le rebond après son été international ? Ça fait plusieurs semaines qu’elle n’est pas au mieux. J’en avais presque mal au coeur de la voir errer de la sorte. Mais elle n’a pas été aidée non plus par ses coéquipières… qui de toute façon étaient absentes ! »
L’EVB, lui, est demeuré concentré et malgré un retour parisien (18-14) saura conclure en force avec un doublé de Szafraniec (25-18).
Et si, lors de la deuxième manche, les deux équipes avancent ensemble (10-10), Oriane Amalric enquille un service gagnant puis un ace avant que Monika Slakute s’offrent deux attaques gagnantes de suite (15-11).
Szafraniec tient le centre. Kuciakova, tout en discrétion, joue les tueuses silencieuses (2014). Mais c’est tout l’EVB qui se montre déterminé. Mitrovic et Olinga participent également à la fête (25-18). À la pause, les Parisiennes semblent sonnées pour le compte.
Un régal collectif
Rebelote lors du retour sur le terrain. Les deux équipes restent d’abord au contact (9-9).
« Nous avons eu des phases délicates de construction, explique Olivier Lardier. J’ai alors demandé une plus grande vitesse de bras. Là encore, les joueuses ont très bien réagi et c’est ce qui nous a permis de redonner un coup de fouet à notre volley en milieu de 3e set. »
La différence se fait également sur des oublis franciliens : une faute de relance, un ace avec le ballon qui roule sur le filet, et une mauvaise passe.
Ces trois actions négatives… vont donner un nouvel élan à l’EVB (13-9).
Déjà bien « chaude », la libéro Buki Burmazovic finit d’écoeurer les Parisiennes. Et surtout, ses coéquipières, avec Mitrovic en «punisseuse», remontent les ballons et les transforment en point (22-15). Pour la galerie, Marka Kuciakova conclut alors le récital par une feinte. Applaudissements nourris.
Stijn Morand constate les dégâts : « Il n’y a pas grand-chose à dire. Une défaite sèche, 3-0, et l’impression d’être venus pour rien à Évreux. Tout d’abord, je félicite l’équipe de l’EVB qui a réalisé un bon match. Nous ? Nous n’avons pas joué. » E. P.