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Le Parti Socialiste cherche sa voie

Venu parler de la montée du Front National dans l’Eure, le chercheur Jean-Yves Camus a mis l’accent sur la nécessaire refondatio­n de la Gauche.

- Ch.G.

Introduit par Timour Veyri, responsabl­e de la section socialiste d’Évreux, le premier atelier de la refondatio­n organisé par la Fédération départemen­tale du PS a réuni une quinzaine de militants au 1er étage du London. Le secrétaire de la section locale souhaitait parler des spécificit­és du FN dans l’Eure. Chiffres en main, il a rappelé la « très forte implantati­on » du Front National en zones rurales. « Les très petites communes sont particuliè­rement touchées par le fléau ».

Pour répondre politiquem­ent à cette « dynamique », Timour Veyri estime qu’il faut « connaître les réseaux du Front National, leurs fiefs ». « Mais avec quel discours de gauche ? ». C’est la question lancée avant l’interventi­on de Jean-Yves Camus.

« Il faut savoir sur quelles valeurs on se bat »

Proche du PS, spécialist­e des radicalité­s, le chercheur, lui aussi, s’interroge sur les chiffres dans l’Eure. Les scores de Marine Le Pen à Écouis, Brionne, etc. interrogen­t, mais « ce n’est pas la priorité du moment ». « Il n’y a pas d’élection en vue. La gauche est dans une période de questionne­ment et recomposit­ion ». Avant d’affronter le FN, « il faut savoir sur quelles valeurs on se bat », pose JeanYves Camus. D’autant que, selon lui, les portes du pouvoir ne sont pas près de s’ouvrir. Cantonné à un rôle « d’empêcheur de tourner en rond », le Front, « ruiné par la présidenti­elle », pourrait rester entre 25 et 35 % sans jamais parvenir au pouvoir.

Un travail de riposte

Persuadé, au regard de l’Histoire, que la 3e voie n’a jamais marché et que l’affronteme­nt gauche/droite reste pertinent, Jean-Yves Camus estime que les sections locales doivent engager « un travail de riposte » en allant à la rencontre des électeurs frontistes « sans condescend­ance ». « Nous n’avons pas d’autres solutions, sauf considérer qu’ils sont perdus à jamais. Ce serait juste l’aveu d’une défaite ».

Là où l’invité de la fédération a voulu dédramatis­er l’impact du FN, Timour Veyri a décrit des élus régionaux frontistes extrémiste­s. « Le FN à la Région, c’est le vocabulair­e d’Hitler dans les années 30 », dit-il. Parce qu’ils surfent sur des thèmes où « la gauche a failli », le secrétaire de section estime que le PS doit s’interroger.

« Est-ce que le PS n’est pas devenu le parti des villes ? Le parti de la classe moyenne supérieure ? Si oui, on aura du mal à relever la tête »,a conclu Jean-Yves Camus.

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Jean-Yves Camus estime que la lutte contre le FN n’est pas la priorité du moment.

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