Séances de rattrapage à la maison
Ils n’y arrivent pas ! Dominés à la régulière par une équipe de Denain privée de son meneur titulaire et pourtant dans le doute, les joueurs de l’ALM Évreux Basket ont replongé et inquiètent de plus en plus.
Courroux. Pour la première fois depuis sa prise de commande des pros de l’ALM, Fabrice Lefrançois est arrivé passablement énervé en conférence de presse. Limite fâché même. Il avait bien entendu des raisons de l’être, tant son équipe venait d’effectuer deux pas en arrière après en avoir fait un en avant la semaine précédente face à Aix-Maurienne.
Vendredi soir sur le parquet du Complexe Sportif Jean Degros, on ne vit quasiment qu’une seule équipe face à Steeve Ho You Fat, seul élément visiteur à sortir d’un lot mêlant morosité, apathie et maladresses.
Après avoir subi la bonne entame ébroïcienne, avec 4 points de Sven Smajlagic (1-6, 3e), le Denain de Rémy Valin va riposter par un 10-0 en trois minutes et renvoyer l’ALM à ses affres et ses chères études.
-10 après 10 minutes (21-11), -10 au final (73-63), - 11 à la pause et -10 à la 30e : sortez les pulls, les cache-nez et les mouchoirs…
Rebond off…
Même si Steeve Ho You Fat entretiendra l’illusion d’un holdup à grands coups de missiles longue distance (4/4) et d’une réussite hors norme (78 % d’adresse aux tirs) ; même si, sous son impulsion et seulement la sienne, l’ALM reviendra à quatre points d’une formation nordiste, elle aussi adepte du doute et du trou d’air (65-53 à la 35e minute ; 67-63 à la 39e), il n’y eut pas vraiment de duel lors de ce match de bas tableau.
La raison principale de ce constat : le rebond. Ou plutôt l’absence de rebond. Les joueurs d’Évreux se firent en effet démonter dans les raquettes, concédant 10 rebonds offensifs convertis en 13 points sur 2e ou 3e chance par la bande à Poupet rien qu’à la pause. À l’inverse, l’ALM n’en inscrivit aucun, Cazenobe, Goulbourne et consort fermant leur cuisine à double tour.
Faut-il en vouloir à Ruphin Kayembé et Soriah Bangura, tous deux à la peine et aucunement dominants ? On peut. Mais dans ce cas, il faut aussi appuyer sur d’autres touches et pointer, par exemple, le pâle rendement de Xavier Moon (4 points à 2/8 aux tirs et 4 petites passes en plus de 31 minutes de jeu) devant le vieux Poupet et le jeune Nouama. En l’absence de Jay Threatt, le titulaire au poste 1, on attendait bien autre chose du meneur US de l’ALM.
Même constat pour Caleb Walker, dominé à l’aile par Yunio Barrueta (22 points) et globalement pour tous les autres Amicalistes, encore un ton en dessous lors d’un match à enjeu.
En voyant évoluer cette équipe d’Évreux loin de ses bases, on se dit actuellement que son salut passera sûrement par son comportement à domicile.
Deux matches se présentent cette semaine au centre omnisports. On ne vous fait pas un dessin : il faut les prendre. Sans quoi, cette équipe en devenir que laissaient entrevoir Fabrice Lefrançois et Steeve Ho You Fat après la défaite, n’aura pas le loisir d’exister et subira des coupes franches à la trêve.
Oui, il faut donc gagner deux fois de suite, d’abord devant Vichy Clermont ce mardi, puis face à Rouen vendredi. Faire quelque chose que les Amicalistes n’ont plus fait depuis les matches pour rien de la Leaders Cup.
Espérons que les Journées de Noël de la LNB, avec la présence dans la salle du sosie vert d’Alain Chabat dans Santa et Compagnie, mais version Secours Populaire, auront un effet magique. Et sauront transformer les rênes en rennes qui volent, et les mauvais comptes du moment en joli conte de décembre.