Des policiers menacés de mort
Intrigué par un bruit de bris de verre, un riverain de la route de Rouen a aperçu de son balcon, mercredi 13 décembre, vers une heure, deux silhouettes à proximité d’un semi-remorque Mercedes.
Alertés par ce témoin, les policiers de Vernon ont constaté que la vitre d’une portière était brisée. Puis, ils ont interpellé Ousman Eslanov, 36 ans, originaire de Tchétchénie et un citoyen georgien, Nodar Tkhilaishvili, respectivement cachés derrière le volant et sur un essieu. Un marteau et un tournevis ont également été trouvés à proximité du camion.
Entendu, Ousman Eslanov, qui figure au fichier des personnes recherchées, a déclaré avoir bu plus que de raison avant de débiter une histoire mettant en scène un Africain rencontré par hasard. Un Africain qui, bien évidemment, a brisé la vitre.
Les policiers étant sceptiques, Eslanov a alors sorti l’artillerie lourde en vociférant : « Moi, terroriste. Moi, revenir avec arme pour tuer police ».
Jugés en comparution immédiate, les deux hommes ne parlant que le russe se sont exprimés grâce à une interprète.
Arrivé en France en 2007, Eslanov, déjà condamné pour vol, a demandé l’asile politique en 2010. Il est sous suivi médical en raison, selon lui, de maltraitances infligées par des soldats russes.
Tkhilaishvili, vit, quant à lui, dans un foyer français avec sa famille depuis février 2017 en raison d’un conflit politique.
« Dans le contexte de Magnanville, les propos d’Eslanov ont une résonance particulière » a notamment affirmé l’avocate des deux policiers menacés de mort.
« Ces propos sont inadmissibles, surtout quand on regarde fixement ses interlocuteurs dans les yeux » a enchaîné le Parquet avant de requérir 8 mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour Eslanov et 6 mois avec sursis pour Tkhilaishvili.
Enfin, pour l’avocate de la défense : « Tkhilaishvili a confirmé avoir entendu un Africain parler français avec Eslanov. Il s’est caché quand il a compris que ce qui se passait n’était pas légal. Sans antécédents, il mérite la relaxe. De son côté, Eslanov, sous médicaments, ne se rappelle de rien ».
Ousman Eslanov a été condamné à 4 mois de prison ferme et placé sous mandat de dépôt. Nodar Tkhilaishvili bénéficie du sursis pour une peine de 3 mois.
Les deux hommes devront, en outre, payer solidairement 450 € pour les frais de justice, Eslanov, seul, étant sommé d’indemniser les deux policiers menacés de mort à hauteur de 300 € chacun pour préjudice moral.