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Assommé, l’EVB s’écroule à Béziers

Dans un contexte financier très difficile, qui impacte forcément les joueuses et le staff, l’EVB a pris une claque à Béziers (3-0), comme d’autres en ont pris et comme d’autres en prendront encore. Mais une question demeure : le ressort est-il cassé ?

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Implosion.

Des problèmes dans l’arrière-boutique, il y en avait depuis le début du championna­t. Mais dans la vitrine, les joueuses et le staff technique avaient tout verrouillé. Il était simplement question de performanc­es sportives. Des mois avec, octobre et décembre, un mois sans, novembre. Difficile de refaire le match et de déceler si la série de trois défaites, en novembre, était liée déjà à des inquiétude­s internes sur le financier.

Mais lundi dernier, 11 décembre, la LNV a cogné durement avec un retrait de 4 points au classement, une interdicti­on totale de recruter, un apurement de la dette sur 3 ans et surtout une rétrograda­tion en DEF à titre conservato­ire à l’issue de cette saison (cf. La Dépêche du vendredi 15 décembre, toujours en kiosque).

A priori, l’Évreux VB ne devrait d’ailleurs pas faire appel notamment du retrait de points. La situation comptable, elle, devrait être réexaminée au printemps prochain par la Ligue.

Buki Burmazovic : « On le vit mal »

On ne prend pas impunément un tel coup sur la tête sans effet collatéral. Buki Burmazovic n’a d’ailleurs pas tourné autour du pot après la défaite expresse à Béziers. Là où elle a commencé sa carrière en France, voici dix ans.

« Notre situation est vraiment difficile à vivre. Beaucoup de choses se sont accumulées ces derniers jours. L’amputation de quatre points n’a rien à voir avec nos performanc­es sportives. On le vit mal évidemment parce que nous faisons le boulot, avec un groupe vraiment très uni. Mais à Béziers, les têtes n’y étaient pas ! »

Qui peut le reprocher à ces joueuses de l’EVB, alors qu’elles se sont montrées profession­nelles jusqu’aux bouts des ongles depuis le premier jour de la préparatio­n, à la mi-août ? Pas leur entraîneur en tout cas.

Un coach inquiet

Olivier Lardier ne jettera pas la première pierre : « Tout est compliqué. Nous savions le club en difficulté. Nous étions déjà impactés mais nous avions tenté d’évacuer l’extra-sportif. Sur le terrain, c’était volley-volley. Le retrait de points et le probable nonappel du club ont été vécus comme une injustice sportive… Nous sommes tous marqués. Et les problèmes, nous les ramenons à la maison. On vit avec, à chaque moment. Il faut être clair. Avant le match à Béziers, le sujet principal n’était plus technique ou tactique, mais tout simplement cette interrogat­ion : comment allons-nous finir la saison ? »

Un dimanche délicat

Dimanche, d’entrée de jeu à la halle du Four à Chaux, les Biterroise­s servent durement, peuvent s’appuyer sur un bloc agressif. En attaque ça monte haut, ça cogne fort et le ballon descend vite (8-6 ; 16-9). Cyril Ong note ainsi : « Nous avons réussi à être efficaces en attaque parce que la réception a été très stable. De l’autre côté, nous avons imposé une grosse pression au service. L’EVB a toujours été secoué. »

La défense normande cède et le score est alors sans appel (25-12).

« Béziers possède une équipe offensivem­ent hors norme en Ligue AF, pointe Olivier Lardier. Plusieurs joueuses affichent des stats au-dessus ou autour des 50 % de réussite en attaque. Cinq joueuses comptabili­saient, avant ce match, plus de 17 blocs. C’est une machine à broyer ! »

Le technicien ébroïcien tente des changement­s pour relancer l’EVB. Le début de la seconde manche, avec une Monika Slakute efficace, laisse à penser que le match a enfin débuté (10-10).

Krystal Rivers, meilleure flingueuse de Ligue AF, et Janisa Johnson passent alors la cinquième. Et les Angels mordent durement les Panthères (25-19).

L’EVB relégable à la trêve

« Après la pause, les filles ont donné tout ce qui leur restait (6-8) mais ensuite tous les pans de notre jeu ont craqué (25-17) », analyse Olivier Lardier.

Et Béziers d’enquiller sa septième victoire en trois sets. D’autres ont été fessées, d’autres le seront encore…

Très mesuré, Cyril Ong convient : « Nous sommes restés très rigoureux et agressifs aussi bien en défense qu’en attaque du premier au dernier point. La situation interne de l’Évreux VB n’est pas propice à la performanc­e. Les deux faits réunis ont fait que nous avons dominé. J’espère que les Ébroïcienn­es parviendro­nt à se relever. Elles avaient réussi jusque-là un parcours plus qu’honorable »

L’EVB aurait dû passer Noël au chaud, à la 6e place.

Désormais, les Normandes ne sont pas encore sous les ponts mais siègent à la 11e place, dans la charrette de la relégation. Triste ! E. P.

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