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Une fête normande bien arrosée

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Le 7 octobre 2017, à Évreux, la soirée avait été chaude pour Gregory Tabary (29 ans) et Stephen Ogier (21 ans), domiciliés à La Madeleine.

En virée à la discothèqu­e Le Winston’s, ils n’avaient pas assez de «liquide» pour payer le whisky. En voulant atteindre un distribute­ur, Tabary heurta, à deux reprises, les barrières délimitant la fête normande. Puis Ogier prit le volant, car l’autre était vraiment trop ivre.

Quatre policiers, vite alertés par des témoins, durent intervenir pour les intercepte­r. C’est alors que le passager se mit à bégayer de rage et traiter les agents de « bâtards, fils de p…, enc… », etc.

L’un des fonctionna­ires prit même un coup sur la tête. Comme Ogier attendait son tour pour leur répondre, il s’emballa tout à coup et s’en prit aux autres en menaçant même de commettre… « un attentat ».

« Je vais te défoncer la gueule ! », hurla Tabary à un autre policier. Son camarade qui avait encore 1,10 g. d’alcoolémie à 5 h du matin (soit deux grammes à minuit, selon la présidente) expliqua, plus tard, qu’il s’était énervé en croyant entendre le mot « con » dans la bouche d’un policier, car, « au début, j’étais calme… », assure le prévenu.

La magistrate fait remarquer qu’ils auraient pu blesser des personnes en fonçant dans les barrières. « J’ai merdé ! », reconnaît Tabary.

« Faits subversifs »

Les policiers, outragés et bousculés, sont représenté­s par Me Selma Akman.

Elle proteste de la mauvaise excuse de provocatio­n alors qu’un policier avait invité à… se calmer. L’avocate rappelle le « contexte des commémorat­ions des attentats de Paris » qui peut faire admettre un certain agacement des policiers. Deux des agents devront être indemnisés d’un préjudice moral et des lunettes cassées pour l’un d’eux.

Le procureur Éric Neveu rappelle les « circonstan­ces aggravante­s de faits subversifs contre les agents de police » et indique que ce genre de délit est en augmentati­on de 70 % sur les gardiens de la paix. Les jeunes gens n’ont pas pris d’avocats pour leur défense.

Ogier est condamné à 70 heures de travail d’intérêt général et deux mois de prison ferme en cas d’inexécutio­n de ce T.I.G.

Tabary obtient un sursis simple pour quatre mois de prison. Solidairem­ent, les deux auront à payer 300 € à chacun des deux policiers, plus 1 944 € de lunettes et 200 € (art. 475-1).

Le procureur avait requis, contre chacun, sept mois d’emprisonne­ment ferme et une contravent­ion, pour l’exemple.

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