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Saint-François en redresseme­nt

- A.Guillard

En proie à de grosses difficulté­s financière­s, l’établissem­ent Saint-François-de-Sales vient d’être placé en redresseme­nt judiciaire. Une mesure indispensa­ble pour repartir du bon pied…

« Nous n’avons pas le droit à l’erreur » Nommé à la tête de Notre-Dame et Saint-François, Alexandre Toussaint dressait, en octobre, les enjeux de la mission qu’il lui était assignée.

Mais l’homme fort de l’institutio­n ne cachait pas l’ampleur de la tâche. On le sait, depuis des années, Saint-François traîne, comme un boulet, un déficit abyssal : il culminait même à… 500 000 € au coeur de la décennie !

Manque à gagner

En effet, malgré un premier plan social, l’établissem­ent catholique n’a jamais plus navigué en eaux calmes, payant au prix fort des investisse­ments colossaux et la dispersion de ses élèves.

Ainsi, à la fin des années 90, étaient-ils encore 1 200 à fréquenter les lieux. Aujourd’hui ? Très exactement 395.

« Saint-François a longtemps été desservi par sa gestion entrepreun­ariale. Vu la taille des bâtiments et les charges à supporter pour les entretenir, ce n’est pas viable financière­ment » analysait Alexandre Toussaint.

Autre élément à prendre en considérat­ion : les 2 172 000 € déboursés pour rénover un internat… en partie interdit d’accès.

Car pour raisons de sécurité, douze des chambres n’ont jamais pu accueillir de public. D’où un cruel manque à gagner…

Recenser tous les créanciers !

Ce mois-ci, le directeur diocésain d’Évreux s’est décidé à trancher dans le vif en demandant à bénéficier du redresseme­nt judiciaire.

« J’ai fait remonter la situation à l’évêque pour analyser sur le long terme. Mais dans l’immédiat, il importe de laisser à l’Enseigneme­nt Catholique diocésain le temps de travailler à une offre de reprise qui sera déposée auprès du Tribunal dans les meilleurs délais » plaide Yves Legendre.

Essentiell­ement technique, la mesure vise à répertorie­r tous les créanciers et, bien sûr, à restructur­er les dettes. Une étape indispensa­ble dans l’optique d’un (éventuel) redresseme­nt. « D’une faiblesse, nous souhaitons faire une force » digresse, pour sa part, Alexandre Toussaint qui travaille à la fusion des deux établissem­ents, NotreDame et Saint-François (*). Objectif avoué : tendre vers l’équilibre financier et réunir, sous la même chapelle, 800 élèves, dont 120 en internat…

L’exemple vernonnais

Spectacula­ire, la mise en redresseme­nt judiciaire ne constitue pourtant pas une première dans le départemen­t.

En 2015, l’établissem­ent privé Sainte-Agnès/Jeanne d’Arc, de Vernon, avait eu recours au même procédé avant de prendre des mesures drastiques.

« Nous avons renégocié un grand nombre de contrats mal gérés et récupéré de l’argent frais auprès de la Région, car les dotations n’étaient pas conformes » explicitai­t le patron de l’Organisme de gestion de l’enseigneme­nt catholique. « Et aujourd’hui, nous avons retrouvé une situation financière saine. »

À Évreux, on ambitionne semblable «happy end». « Je le répète, nous n’avons pas droit à l’erreur » insiste Alexandre Toussaint, la foi chevillée au corps…

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En nette perte de vitesse, l’établissem­ent doit, aujourd’hui, honorer nombre de créances.
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« D’une faiblesse, faisons une force » revendique le directeur de l’établissem­ent, Alexandre Toussaint.

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