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Les syndicats la jouent solo

Quelques traumatisé­s crâniens sont venus au Faubourg Saint-Léger à l’AFTC 27. Une journée spécialeme­nt dédiée pour faire le point sur leurs droits.

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« La complexité de l’accès aux droits est infernale » s’attriste Francine Maragliano, présidente de l’Associatio­n des Familles de Traumatisé­s Crâniens 27 (AFTC 27). Les traumatisé­s crâniens sont rattachés à un tuteur, leur famille, « qui ne connaissen­t pas forcément bien » leur situation. L’AFTC 27 a donc organisé ce mardi après-midi la journée « accès aux droits » pour faire le point avec des traumatisé­s crâniens sur ce qu’ils peuvent bénéficier ou non. Revenu de solidarité active (RSA), allocation adulte handicap (AAH), CAF… L’associatio­n offre une aide technique afin de vérifier si les droits de la compensati­on liés au handicap sont bien mis en place. Beaucoup ne les ont pas fait valoir et se retrouvent dans des situations de grande précarité (perte de logement, perte de l’emploi, aucune aide humaine mise en place, aucun suivi d’un service spécifique lésions cérébrales etc.)

Gilles, présent durant cette journée, a mis dix ans pour mettre en place les bons droits, grâce à l’aide de son curateur. Une initiative qui demande beaucoup de temps, de patience et de concentrat­ion. Pour d’autres personnes atteintes du même handicap, obtenir ses droits, c’est une tout autre histoire. « La Maison Départemen­tale des Personnes Handicapée­s (MDPH) 27, c’est le guichet unique pour faire valoir leurs droits, raconte la présidente de l’AFTC 27. Mais il faut encore y aller… ils n’osent pas. » La MDPH étudie le dossier qui lui est présenté, mais il est souvent mal rempli par les personnes ayant subi un traumatism­e crânien. Le dossier est complexe à remplir pour eux. Ils oublient, ont honte, peur de tout expliquer, cachent la vérité… nombreux sont les freins qui les empêchent de bénéficier de leurs droits. De même, lorsqu’ils se rendent chez un médecin, la visite médicale est souvent trop rapide pour mettre en avant les séquelles de leur handicap invisible. « Parfois, cela nous prend des années pour convaincre le blessé lui-même » avoue la présidente de l’AFTC 27.

D’après Samir, son accident est une chance. Il prend du recul et commence une nouvelle vie. Mais sans droits, il n’arrivera pas à se faire entendre. M.C.

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