Stationnement : elles montent au créneau
Le stationnement dans le quartier du Panoramique des Frères Lumière est un casse-tête depuis cinq ans pour les locataires d’Eure Habitat. La voirie n’est pas très large et il est interdit de se garer le long des trottoirs à cause de plots dissuasifs…
Une épidémie de PV, la mise en fourrière des voitures garées le long des trottoirs : les locataires des Frères Lumière sont excédés.
« La police municipale met des contraventions à 17 et 90 € selon les cas. Ici, les habitants des logements sociaux n’ont pas de gros revenus, ça fait un sacré trou dans le budget » déplore une résidante.
Certes, le maire Guy Lefrand s’est rendu sur place, à la demande des habitants. Mais à 11 h 30, il n’a pu rencontrer que des retraités. « Nous, on travaille et on ne rentre qu’en fin de journée. Il aurait mieux valu qu’il vienne un samedi matin, on aurait pu le rencontrer. Une semaine après sa visite, la police municipale est venue verbaliser. Elle nous a dit que c’était à la demande du maire. »
Mercredi, la colère est montée d’un cran lorsque la fourrière est venue enlever une voiture stationnée à cheval sur le trottoir : « Elle appartenait à la soeur d’un locataire. Ce dernier s’est interposé pour empêcher l’enlèvement, des renforts de police ont dû intervenir. C’était chaud ! »
La faute à Eure Habitat ?
Les mères de famille expliquent que tous les couples sont obligés de posséder deux voitures. Pour aller travailler, emmener les enfants à l’école ou à la crèche.
« Maintenant, lorsqu’on gare notre véhicule devant chez nous, le soir, on angoisse toute la nuit de peur de retrouver un PV le matin en partant au travail » Une voisine renchérit : « L’angoisse de se faire enlever sa voiture par la fourrière, alors que j’ai trois enfants en bas âge ! »
Toutes font remarquer : « Les propriétaires des maisons des rues avoisinantes ne se font pas verbaliser. On ressent une ségrégation à notre encontre parce qu’on est locataire d’Eure Habitat » Le bailleur social est d’ailleurs désigné comme la source du problème : « Le projet a été mal conçu dès le départ. Lors de l’inauguration, Jean-Louis Debré avait fait remarquer qu’il allait y avoir un problème de stationnement. On ne voit pas pourquoi c’est nous qui payons ces erreurs de conception. On n’y est pour rien ! »
Pénible pour les familles
Il y a bien des places de parkings, en sous-sol, à 20 € par voiture supplémentaire. Mais cela ne résout pas le problème des familles recevant des visites : enfants, amis, parents.
Une des femmes présentes est mère de deux enfants invalides, en fauteuil roulant : « Lorsque je gare ma voiture au sous-sol, il n’y a pas d’ascenseur pour remonter, je dois donc reprendre la rampe d’accès en poussant chaque fauteuil. Non seulement, c’est pénible, mais c’est extrêmement dangereux. » La plupart des familles ont des enfants en bas âge. Pour elles, aller se garer loin n’est pas la solution : « J’ai fait une tentative d’aller me garer sur le parking proche du lycée Modeste-Leroy. Avec mes deux petites filles, et avec les courses, c’est juste impossible. Lorsque je me gare devant chez moi, j’ai peur. Peur que la police municipale me verbalise ou même emporte ma voiture à la fourrière… »
Les locataires font observer que les bus de Transurbain ne se déplacent pas au Panoramique des Frères Lumière, malgré leurs demandes depuis cinq ans. « Il faut que la mairie trouve une solution. En attendant, nous demandons l’annulation des PV établis ici »
Contacté, le maire, Guy Lefrand a réagi : « Oui, c’est vrai, il y a un problème. Il ne vient pas de la mairie. Le Panoramique des Frères Lumière, c’est du privé. Mais nous allons tout faire pour trouver une solution. Il y a des pistes, notamment faire acquérir la voirie par la ville. Et puis, on est en train de regarder s’il y a une possibilité de trouver un terrain proche pour construire un parking » Affaire à suivre…