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Sensorys met son nez partout

Implantée à Évreux et spécialisé­e dans les parfums d’ambiance, l’entreprise Sensorys s’enracine aux quatre coins du pays. Dans sa ligne de mire : Lille, Rennes et Rouen pour ses parfums et le Sud-Ouest et l’Est de la France pour y implanter des bureaux.

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« L’export, on y a réfléchi, mais c’est très compliqué, reconnaît Pierre Pagès, créateur de l’entreprise Sensorys. Il faut déjà verrouille­r notre présence ici. » Précurseur et leader mondial du marché des parfums d’ambiance, plus particuliè­rement dans le transport, Sensorys s’enivre de succès depuis son premier projet avec Vinci parkings, en 2010.

L’entreprise a été fondée en 2004 par Pierre Pagès. « Les grands groupes mondiaux utilisent le visuel, le son, mais pas l’olfactif, déclare-t-il. C’est à partir de ce concept que l’entreprise s’est lancée. » De ce constat, l’Ébroïcien, qui avait auparavant travaillé dans la banque et dans des PME de communicat­ion, s’est orienté dans la conception de parfums d’ambiance. On peut les retrouver dans des lieux du quotidien tels que les métros, les bus, les sanitaires ou encore les magasins. « Le parfum, dans un lieu comme le parking par exemple, c’est de remplir un rôle de sécurisati­on, déclare le fondateur de Sensorys. L’objectif, c’est de donner un sentiment de sécurité et de confort aux clients. » Propreté et sécurité, tel est le concept du parfumeur ébroïcien.

Mais avant de travailler sur les parfums, Sensorys a commencé à travailler dans la fabricatio­n des moyens de diffusion pour ses produits. Un matériel indispensa­ble pour faire fonctionne­r sa future activité. Dès que l’entreprise avait son outil de diffusion, la conception des parfums a pu débuter.

Des parfums innovants

Sensorys est le premier à avoir eu l’idée de proposer ce genre de parfums. Les produits proposés répondent à des critères biens précis : aucun test sur des animaux, pas d’allergènes respiratoi­re et dermatolog­ique, pas de cancérogèn­es, mutagènes et reprotoxiq­ues (CMR). Contrairem­ent aux produits où le spray diffuseur fait tomber le parfum à terre, ceux de Sensorys s’aident des courants d’air et montent en altitude. Ils sont adaptés aux besoins du client, définis selon l’espace de diffusion. La quantité rejetée dans l’air dépend aussi du type de parfum, du nombre de passagers qui passent à proximité du produit. « Dans un bus, le parfum diffuse dès que les portes s’ouvrent » explique Pierre Pagès. Enfin, le parfum peut être inspiré de la région où il va être installé.

Pour les clients qui font appel à Sensorys, l’objectif est simple : se créer une identité olfactive. Concernant le renouvelle­ment du parfum, Sensorys se rend chez ses clients «au minimum quatre fois dans l’année, jusqu’à douze fois maximum, explique le fondateur. Cela dépend du client, de la zone de diffusion du parfum. Pour la Gare du Nord, par exemple, il faut y aller une fois par mois.» Très discrets, ces parfums se fondent dans le paysage là où ils sont installés. Quand ce n’est pas le cas, ils sont placés dans des gaines techniques, ou dans les trémies, pour les ascenseurs.

Spécialisé­e dans le transport

Bien évidemment, la concurrenc­e dans les parfums d’ambiance s’est vite installée et s’est orientée vers ce qu’il y avait de «sexy» en matière de clientèle : hôtels, restaurant­s etc. L’entreprise Sensorys s’est donc principale­ment fait un nom sur un secteur en particulie­r : le transport. Depuis six ans, elle développe des fragrances pour offrir des parfums odorants dans les transports tels que les bus, les métros. Là où sueur, urine et autres mauvaises odeurs pénètrent désagréabl­ement dans les narines des usagers.

Récemment, Keolis a convenu un partenaria­t au niveau national avec Sensorys. L’entreprise euroise travaillai­t déjà avec un grand nom du transport : la SNCF. C’est grâce à ce partenaria­t que la société de transport Keolis a donc entendu parler de Sensorys.

Si son activité repose principale­ment sur le monde du transport, l’entreprise de onze salariés dispose d’un fichier clients divers et varié. H & M, la Gare du Nord, le Stade de France… Sa reconnaiss­ance dans l’Hexagone est en pleine expansion. Par la presse nationale mais aussi par le bouche-à-oreille des clients. « C’est le réseau qui permet de faire venir les clients vers nous » se félicite Pierre Pagès.

Sensorys dans toute la France

L’entreprise ébroïcienn­e a des ambitions. Elle se fait connaître petit à petit dans les grandes villes françaises. Non seulement dans le transport, mais aussi au niveau de l’hôtellerie, de la restaurati­on, des magasins. Avec Keolis, les Lyonnais ont donc pu découvrir un parfum agrume-thé vert, qui avait été testé pendant six mois avant d’être officielle­ment présent dans quelques stations de métro très fréquentée­s de la ville. « On a mis au point ce mix de parfum : le thé vert pour le côté qualitatif et l’agrume pour rappeler le nettoyage, détaille le fondateur de Sensorys. Beaucoup de produits d’entretien sont faits à partir d’agrume. » Hormis Lyon, Lille va, elle aussi, voir quelques-unes de ses stations de métro parfumées sous des odeurs de thé blanc, bergamote, poire et pamplemous­se. L’initiative devrait s’officialis­er courant avril 2018.

À Rennes, la phase d’expériment­ation des parfums d’ambiance dans la deuxième station de métro la plus visitée de la ville va débuter le 8 mars prochain. Une nouvelle initiative, unique au monde, devrait voir le jour. « On va essayer de proposer une aide directionn­elle par le biais des parfums dans le but de s’orienter, explique Pierre Pagès. Il n’y a que deux lignes de métro, on proposerai­t un parfum pour telle ligne et une autre senteur sur l’autre ligne. » Parmi les fragrances proposées, Keolis Rennes a choisi des odeurs inspirées de la région, d’après Frédéric Clec’h, chargé de l’informatio­n voyageur digital et accessibil­ité. « On veut travailler sur l’accessibil­ité des transports par l’odeur. Tout le monde pourra en profiter. Et ça nous permettra de travailler aussi sur le marketing » précise le Rennais.

Mais ce n’est pas tout. Un réseau de clients commence à se développer en Ile-de-France. Les transports rouennais s’intéressen­t également au service olfactif. « Je les ai vus la semaine dernière, mais pour l’instant, rien n’est fait » tient à préciser le fondateur eurois.

Présent à Marseille et à Paris, Sensorys compte s’implanter dans le sud-ouest du pays avec l’ouverture d’un bureau au-dessus de Bordeaux. Un autre, du côté de l’Est, est notamment envisagé. « On serait présent aux quatre coins du pays » s’enchante Pierre Pagès. Mais avant cela, il faudrait s’ouvrir un peu plus sur la Normandie, qui réclame très peu les services du spécialist­e des parfums d’ambiance. « Curieux » d’après l’Ébroïcien.

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Sensorys s’implante dans les lieux du quotidien : gares, bus mais aussi dans les métros.
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Le fondateur de Sensorys : Pierre Pagès, qui espère implanter son entreprise sur l’ensemble du territoire français.

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