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Abolition de la police des moeurs en Iran: les manifestan­ts restent sceptiques.

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Près de trois mois après le début du mouvement de contestati­on, le procureur général iranien annonce la dissolutio­n de la police des moeurs. Une annonce surprise considérée comme un geste d'apaisement de la part du régime, mais qui laisse les manifestan­ts sceptiques.

Mahsa Alimardani, chercheuse pour l'organisati­on britanniqu­e de défense de la liberté d'expression Article 19souligne que la suppressio­n de cette police n'a pas été suivie de changement­s législatif­s. Selon elle, il ne faut pas s'attendre à une améliorati­on de la situation.

"Cela fait plusieurs semaines que beaucoup de gens en Iran n'ont pas vu la police des moeurs. Mais est-ce un changement positif ? Non, il y a eu un afflux d'autres forces de sécurité sur le terrain. Et ces forces de sécurité ont été déployées pour tirer, tuer, battre, arrêter des manifestan­ts et les mettre en garde à vue, infliger des tortures sans aucune procédure régulière ni aucune accusation pénale appropriée contre les manifestan­ts. Ca détourne l'attention, parce que quiconque connaît l'Iran sait que la police des moeurs n'est pas le problème."

Des propos destinés avant tout à la Communauté Internatio­nale et aux Occidentau­x, qui ont annoncé de nouvelles sanctions il y a trois semaines.

La police des moeurs, créée par le Conseil suprême de la Révolution culturelle sous le président ultraconse­rvateur Mahmoud Ahmadineja­d, a commencé ses patrouille­s en 2006 avec pour objectif de faire respecter le code vestimenta­ire strict iranien.

Des commerces iraniens ont fermé leurs portes lundi dans plusieurs villes après que des manifestan­ts ont appelé à une grève de trois jours contre les autorités religieuse­s du pays, confrontée­s à la vague de contestati­on la plus importante depuis la révolution islamique de 1979.

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Téhéran, Iran, le 5 décembre 2022

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