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Belgique : ouverture du procès des attentats de Bruxelles

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La cour d'assises de Bruxelles entame lundi les débats au procès des attentats djihadiste­s qui ont fait 32 morts en 2016 dans la capitale belge, un moment à la fois attendu et redouté par des victimes encore traumatisé­es.

Après la constituti­on du jury populaire mercredi, la cour entre enfin dans le vif du sujet dans ce qui s'annonce comme le plus grand procès jamais organisé aux assises en Belgique. Les débats devraient durer jusqu'en juin.

Le matin du 22 mars 2016, deux djihadiste­s s'étaient fait exploser dans le hall des départs de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une grosse heure plus tard dans une station de métro du quartier européen, causant 32 morts et plusieurs centaines de blessés.

Ces attentats-suicides, revendiqué­s par le groupe Etat islamique (EI), ont été perpétrés par la cellule djihadiste déjà à l'origine des attaques du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et Saint-Denis).

Face au neuf accusés dont le

Français Salah Abdeslam - seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre, arrêté à Bruxelles quatre jours avant ces attentats -, plus d'un millier de personnes réclament la réparation d'un préjudice, selon le parquet fédéral.

Parmi ces parties civiles: des parents ou proches des 32 tués,

des personnes blessées par les explosions ou traumatisé­es par les "scènes du guerre" vécues ce jourlà.

Audience préliminai­re des attentats de Bruxelles

En ouvrant l'audience, la présidente de la cour Laurence Massart doit commencer par identifier les parties présentes, avec leurs avocats.

Etre partie civile ne signifie pas forcément souhaiter témoigner à la barre. Il s'agira notamment de recenser qui souhaite s'exprimer publiqueme­nt et de préciser un calendrier.

Danielle Iwens, qui travaillai­t derrière un comptoir d'enregistre­ment à Zaventem le 22 mars 2016, compte parmi les victimes qui n'iront pas au procès, par crainte d'éprouver "trop de stress".

"Le début d'autre chose"

"Ce n'est pas bien pour ma santé, physiqueme­nt c'est trop dur", déclare à l'AFP cette femme de 58 ans, qui a perdu 60% de l'ouïe à une oreille et n'arrive plus à se concentrer comme avant.

Christian De Coninck, lui aussi, se fera représente­r par son avocat.

Cet ancien commissair­e de police, appelé à la station de métro Maelbeek après le second attentat et encore "hanté" par ce qu'il y a vu, dit ne rien attendre des neuf accusés qui doivent comparaîtr­e (un dixième sera jugé par défaut car présumé mort en Syrie).

"Qu'est ce qu'ils peuvent dire? Qu'ils ont eu une jeunesse malheureus­e, ont été influencés par un imam, recrutés pour aller se battre pour le califat (...) Je n'ai pas envie d'entendre toutes ces salades", lâche M. De Coninck, désormais retraité.

A l'inverse, Philippe Vandenberg­he a l'intention de venir témoigner du traumatism­e subi lorsqu'il est intervenu comme secouriste bénévole dans le hall de l'aéroport dévasté par la double explosion. Au milieu de tous ces corps gisant au sol, certains démembrés.

Pour cet informatic­ien de 51 ans, le procès doit être "le début d'autre chose". "On espère que nos souffrance­s seront reconnues, c'est ça l'important".

Après les explicatio­ns de la présidente sur l'organisati­on de l'audience, viendra l'étape de la lecture de l'acte d'accusation, à partir de mardi et vraisembla­blement jusqu'à jeudi inclus. C'est un document de quelque 500 pages.

Les accusés sont censés être interrogés à partir du 19 décembre, et les premiers témoignage­s de victimes attendus à la mi-janvier.

Attentats du 13-Novembre : Salah Abdeslam condamné à la perpétuité incompress­ible

Pour Salah Abdeslam, condamné en juin en France à la perpétui

té incompress­ible dans la procédure du 13-Novembre, plane le risque d'une nouvelle peine très lourde en Belgique.

Abdeslam, Mohamed Abrini, Sofien Ayari, Osama Krayem, etc : tous les accusés sauf Ibrahim Farisi encourent la réclusion à perpétuité pour "assassinat­s et tentatives d'assassinat­s terroriste­s".

Dans le groupe des logisticie­ns présumés des attaques, ce Belgomaroc­ain est poursuivi pour "participat­ion aux activités d'un groupe

terroriste". Il risque jusqu'à dix ans ferme.

 ?? ?? Une assistante guide les victimes vers leurs sièges lors du début du procès des attentats de Bruxelles, lundi 5 décembre 2022. AP Photo/Olivier Matthys
Une assistante guide les victimes vers leurs sièges lors du début du procès des attentats de Bruxelles, lundi 5 décembre 2022. AP Photo/Olivier Matthys
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