EuroNews (French Edition)

La flambée du prix des engrais dans l’UE menace les agriculteu­rs et la prochaine récolte

- Grégoire Lory

149% ! C'est l'augmentati­on dans l'UE du prix des engrais en un an. Pour Dominique Lebrun, productric­e en Belgique, la facture devient incontrôla­ble car la production d'engrais azoté dépend du prix du gaz naturel qui s'est envolé ces derniers mois.

Le coût est passé de 180 euros la tonne à 795 euros, explique celle qui est aussi vice-présidente de la Fédération wallonne de l’agricultur­e.

C’est "très compliqué, avec tout ce qui se passe dans le contexte actuel, la hausse des énergies et tout ça, et les engrais flambent. Donc c'est très compliqué. On doit prendre des décisions pas faciles parce que si on achète au mauvais moment ou si on vend au mauvais moment, c'est catastroph­ique pour nous", souligne la productric­e.

A la tête de son exploitati­on familiale d'une centaine d'hectares où elle produit de l'orge, du froment ou encore de la betterave, Dominique Lebrun se transforme désormais en négociante sur les marchés. Elle cherche le meilleur moment pour acheter des engrais et vendre sa production.

Pour faire face à cette situation la Commission européenne a présenté au début du mois une communicat­ion pour assurer la disponibil­ité et limiter le coût des fertilisan­ts. Elle propose un soutien ciblé aux agriculteu­rs, des pratiques plus durables et un recours croissant aux engrais organiques.

Et si l'urine humaine remplaçait les engrais chimiques ?

Mais pour la Fédération européenne des syndicats et des coopérativ­es agricoles (Copa Cogeca) ces mesures ne sont que des réponses à long terme.

"On ne fait pas mention de financemen­t ici alors qu'il y a un coût énorme pour les producteur­s. On a parlé d'une taxe exceptionn­elle sur les bénéfices et on observe des profits très importants pour l'industrie des engrais, en ces temps de crise", explique Tim Cullinan, vice-président du Copa (Comité des organisati­ons profession­nelles agricoles de l'Union européenne).

"La Commission doit venir avec davantage de mesures à court terme", insiste-t-il.

Cette crise des fertilisan­ts menace la prochaine récolte. Elle pourrait entraîner une baisse des rendements, autrement dit une production plus réduite et donc des produits alimentair­es plus chers.

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La flambée du prix des engrais menace la prochaine récolte

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