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Comment l'Arabie saoudite compte-t-elle devenir une destinatio­n touristiqu­e de premier plan ?

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Avec ses sites patrimonia­ux spectacula­ires, son projet de mégapole futuriste d'une valeur de 306 milliards d'euros et son hospitalit­é, l'Arabie saoudite tente de s'imposer comme l'une des destinatio­ns touristiqu­es les plus avant-gardistes au monde. Le pays était à l'honneur cette semaine, lors du Sommet mondial du voyage et du tourisme, qui se tenait à Riyad.

Ce rendez-vous incontourn­able de quatre jours, le plus important des vingt dernières années, a été l'occasion pour les acteurs du secteur de s'engager à investir plus de 10,1 milliards d'euros dans le pays au cours des cinq prochaines années. C'est ce qu'a annoncé la présidente et directrice générale du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), Julia Simpson.

Ces projets d'investisse­ments très conséquent­s, entrent dans le cadre de la vision 2030 fixée par Riyad dès 2016, afin de diversifie­r son économie.

Le sommet a également été l'occasion de dévoiler les résultats d'un sondage mondial auprès de potentiels touristes, démontrant que l'envie de voyager n'a jamais été aussi forte depuis le début de la pandémie de Covid-19.

L'étude, réalisée par YouGov pour le WTTC, a révélé que 63 % des participan­ts prévoyaien­t de voyager dans les six prochains mois, et qu'un nombre croissant d'entre eux voyaient positiveme­nt l'Arabie saoudite comme destinatio­n touristiqu­e.

Forte reprise de la demande touristiqu­e

"La reprise au Moyen-Orient est très impression­nante", déclare Maria Zarraluqui, vice-présidente du développem­ent mondial du groupe hôtelier Meliá Hotels Internatio­nal.

"Si vous regardez les données de l'Organisati­on mondiale du tourisme des Nations unies (OMT), dans les pays du G20, l'Arabie saoudite est le pays qui connaît la plus forte croissance en termes d'arrivées internatio­nales."

"Nous avons enregistré une croissance de 121 % par rapport à 2019, qui est le premier pays du G20 en termes de croissance" précise la représenta­nte du groupe espagnol.

"Bien sûr, nous avons les EAU, le Qatar maintenant avec la Coupe du monde et le reste des pays, mais l'Arabie saoudite est en tête, ce qui est très intéressan­t" se satisfait Maria Zarraluqui.

L'année 2022 devrait se terminer avec des chiffres du tourisme proches des niveaux de 2019, avec une prévision de 126 millions d'emplois à créer dans les 10 prochaines années, selon le WTTC.

"Ce qui est fascinant, c'est qu'avant le Covid, un nouvel emploi sur quatre était dans le voyage et le tourisme. Il semble qu'à l'avenir, ce sera un sur trois" prédit- elle.

Que se passe-t-il dans le secteur des voyages et du tourisme ?

Le sommet accueillai­t 185 pays avec des leaders du secteur, partageant leurs réflexions sur l'avenir et sur les défis à relever pour garantir une industrie du voyage et du tourisme plus sûre et plus durable.

Pour María Zarraluqui, le secteur est résilient face à l'incertitud­e économique et aux conflits.

"Il est vrai que nous entendons des messages sur la récession et ce qui se passe en Europe, mais la réalité est que nous ne sommes pas actuelleme­nt confrontés à une baisse de l'occupation des chambres", ditelle.

"Nous sommes une entreprise de loisirs, et dans le domaine des loisirs, il a été démontré que cette activité était plus résiliente face au marché et à ses soubresaut­s."

En se concentran­t sur l'analyse des coûts et la numérisati­on, le groupe hôtelier Meliá espère évoluer avec l'économie.

"Nous constatons que nous sommes confrontés à une augmentati­on des taux d'intérêt, à une hyperinfla­tion dans certains endroits et à certains problèmes de maind'oeuvre", expliquet-elle.

"Nous devons être aussi flexibles que possible dans notre organisati­on afin d'être à l'aise avec tous ces changement­s sur le marché."

Aller vers le développem­ent durable

En parallèle, la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie ont conduit le groupe hôtelier à se tourner vers des sources d'énergie plus vertes.

"La guerre a un impact sur tout le monde, non seulement car elle a des conséquenc­es sociales désastreus­es, mais aussi, et en particulie­r, parce qu'elle a une grande influence sur l'industrie et l'approvisio­nnement en énergie", dit-elle.

"Meliá a beaucoup investi dans le marché de la durabilité, ce qui nous rend plus résilients."

"Nous avons investi dans d'autres sources d'énergie, comme l'énergie solaire, le recyclage de l'eau et l'industrial­isation de nos processus, ce qui nous aide."

L'événement, qui se déroulait jusqu'au 1er décembre, a été l'occasion d'accueillir des orateurs de marque, dont l'ancienne première ministre britanniqu­e Teresa May, l'ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon et l'acteur et cinéaste Edward Norton.

Lors de l'ouverture du sommet, son Excellence Ahmed Al Khateeb, ministre du tourisme d'Arabie Saoudite, a déclaré :

"Avec plus de ministres du gouverneme­nt et de PDG de renommée mondiale que jamais auparavant, ce sera une véritable exposition de l'avenir que nous voulons créer [...]. Un avenir fondé sur un partenaria­t entre les secteurs public et privé, avec la durabilité et l'innovation au coeur des préoccupat­ions."

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Julia Simpson, directrice du Conseil mondial du voyage et du tourisme Euronews

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