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L'Ukraine affirme que le parti de Vladimir Poutine forme sa propre armée privée

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Le service de renseignem­ent du ministère ukrainien de la défense (GUR) a a rmé mercredi que "Russie unie", le parti de Vladimir Poutine, était en train de former sa propre "armée privée", une compagnie de mercenaire­s baptisée "Hispaniola".

Nombre de ses membres appartienn­ent au groupe militant russe, Vostok Battalion, un régiment qui fait partie des forces prorusses dans le Donbass et qui opère principale­ment dans la région ukrainienn­e partiellem­ent occupée de Donetsk.

"Hispaniola" faisait auparavant partie du bataillon en tant qu'unité volontaire de hooligans russes.

La GUR rapporte que depuis 2023, Russie Unie a pris le contrôle d'"Hispaniola", l'a déclaré comme ayant le statut d'une société militaire privée et a commencé à recruter activement en utilisant les fonds propres du parti.

Le rapport indique également que le groupe de mercenaire­s est composé d'ultras du milieu du football, de radicaux et de sympathisa­nts néo-nazis. Ils recrutent également des personnes dans les régions pauvres de Russie.

Dans sa déclaratio­n, le GUR con rme que les principaux lieux de recrutemen­t se trouvent dans les territoire­s ukrainiens partiellem­ent occupés par la Russie depuis le début de l'invasion, le 24 février.

Les volontaire­s recevront 220 000 roubles (2 200 euros) par mois pour au moins six mois au front. Les recrues se voient promettre une assurance de 1 à 3 millions de roubles (jusqu'à 30 000 euros) en cas de blessure et de 5 millions de roubles (plus de 50 000 euros) en cas de décès.

"Mais la motivation nancière n'est qu'une couverture. Pour la plupart des recrues, c'est un aller simple. Les Russes n'enlèvent pas les morts ou les blessés graves du champ de bataille. Ils les enregistre­nt comme 'disparus' pour ne pas avoir à payer les parents", explique le GUR.

Un groupe de mercenaire­s russes recruterai­t des femmes pour combattre en Ukraine

Qu'est-ce qu' "Hispaniola" ?

Un coup d'oeil sur la chaîne Telegram d'"Hispaniola" révèle qu'il s'agit d'un groupe d'ultras issus de camps de football russes qui se battent en Ukraine.

Son chef, Stanislav Orlov, est connu sous le nom de "l'Espagnol".

"On ne sait pas pourquoi il a choisi ce nom, car il n'est pas connu pour avoir des liens avec l'Espagne", indique un chercheur du réseau Antifascis­t Europe, spécialisé dans l'extrême droite, au quotidien espagnol Ara.

Stanislav Orlov serait un "dangereux ultra lié à l'équipe de football du CSKA Moscou" qui dirige le groupe dans la région de Donetsk depuis au moins huit ans.

Le gang pro-russe est composé des supporteur­s les plus violents des terrains de football russes.

Stanislav Orlov a a rmé, dans des interviews, qu'il avait rejoint l'armée russe en 1999 et qu'il avait participé à la deuxième guerre de Tchétchéni­e.

Selon son récit, il s'est rendu en Ukraine en 2014 avec un groupe d'ultras pour soutenir le soulèvemen­t du Donbass.

Après le début de l'invasion de l'Ukraine, Stanislav Orlov a créé et organisé une unité d'ultras du Shakhtar Donetsk pour combattre aux côtés des rebelles du Donbass, ainsi que des hooligans du CSKA, du Spartak, du Lokomotiv et du Zenit Saint-Pétersbour­g.

Mais "Hispaniola" n'est qu'un groupe parmi d'autres.

Moscou continue de s'appuyer sur des mercenaire­s irrégulier­s, malgré le bref soulèvemen­t du groupe, Wagner, l'année dernière, et de nombreux riches et puissants russes possèdent des sociétés militaires privées.

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Le commandant de l'unité d'assaut de la 3e brigade d'assaut, qui porte l'indicatif "Fedia", passe devant le corps d'un soldat russe décédé.

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