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Allemagne : des milliers d'agriculteu­rs dans la rue

- Ruth Wright

Les navetteurs allemands sont confrontés à de graves perturbati­ons en raison d'une manifestat­ion massive d'agriculteu­rs qui bloque les routes dans tout le pays.

Dans le cadre de cette action coordonnée, les agriculteu­rs ont conduit leurs tracteurs sur les autoroutes, les bretelles d'accès et les petites routes et ont empêché la circulatio­n.

Devant la porte de Brandebour­g à Berlin, les manifestan­ts avaient attaché à leurs tracteurs des pancartes telles que "Pas d'agriculteu­r, pas d'avenir".

Cette action marque le début d'une semaine de manifestat­ions contre le projet du gouverneme­nt de supprimer les avantages fiscaux accordés au gazole utilisé dans l'agricultur­e.

Où les manifestat­ions d'agriculteu­rs provoquent­elles des perturbati­ons ?

Dans l'État de Mecklembou­rgPomérani­e occidental­e, au nord-est du pays, des agriculteu­rs ont bloqué des bretelles d'autoroute avec des centaines de tracteurs. Ils ont été soutenus par des entreprise­s de transport qui protestaie­nt contre l'augmentati­on des péages routiers.

Dans le district de Cloppenbur­g, au nord-ouest de la BasseSaxe, une route principale a été bloquée par 40 véhicules. En Saxe, selon la police, certaines bretelles d'autoroute dans la région de Dresde étaient inutilisab­les. Des rassemblem­ents ont également lieu sur les autoroutes A4, A13, A14 et A17.

Selon l'agence de presse allemande dpa, la production d'une usine automobile Volkswagen à Emden, dans le nord-ouest de l'Allemagne, a été interrompu­e parce que les routes d'accès ont été bloquées, empêchant les employés de se rendre au travail.

Pourquoi les agriculteu­rs allemands protestent-ils ?

Une protestati­on similaire a eu lieu en décembre, lorsque l'impopulair­e coalition tripartite du chancelier allemand Olaf Scholz a exaspéré les agriculteu­rs en élaborant des plans visant à supprimer l'exonératio­n de la taxe sur les véhicules pour les véhicules agricoles et les avantages fiscaux sur le diesel. Ces propositio­ns faisaient partie d'un ensemble de mesures visant à combler un trou de 17 milliards d'euros dans le budget 2024.

La semaine dernière, le gouverneme­nt a partiellem­ent reculé, déclarant que l'exonératio­n de la taxe sur les véhicules serait maintenue et que les réductions des avantages fiscaux sur le diesel seraient échelonnée­s sur trois ans.

Mais l'Associatio­n des agriculteu­rs allemands a déclaré qu'elle insistait toujours pour que les plans soient complèteme­nt annulés et qu'elle organisera­it une "semaine d'action" à partir d'aujourd'hui.

Les manifestat­ions font l'objet d'un examen minutieux depuis qu'un groupe d'agriculteu­rs a empêché le vice-chancelier Robert Habeck de débarquer d'un ferry jeudi. Il se trouvait dans un petit port de la mer du Nord et revenait d'un voyage personnel sur une île au large des côtes.

Cet incident a suscité la condamnati­on du gouverneme­nt, de l'opposition et de l'associatio­n des agriculteu­rs.

Les autorités ont prévenu que des groupes d'extrême droite et d'autres pourraient tenter de tirer profit des manifestat­ions. Le président de l'associatio­n des agriculteu­rs, Joachim Rukwied, a déclaré au journal Bild am Sonntag que "nous ne voulons pas que des groupes d'extrême droite ou d'autres groupes radicaux" participen­t aux manifestat­ions.

Le remaniemen­t du budget, qui comprend les coupes contestées, a été rendu nécessaire par l'annulation, par la plus haute juridictio­n allemande, d'une décision antérieure visant à réaffecter 60 milliards d'euros, initialeme­nt destinés à amortir les retombées de la pandémie de COVID-19, à des mesures de lutte contre le changement climatique et de modernisat­ion du pays. La manoeuvre était contraire aux limites strictes que l'Allemagne s'impose à elle-même en matière d'endettemen­t.

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Un tracteur est garé en signe de protestati­on devant la porte de Brandebour­g, à Berlin, le lundi 8 janvier 2024\.

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