"Le soutien ferme" de l'UE à Taïwan est nécessaire pour apaiser les tensions avec la Chine, juge l'envoyé de Taipei
"Au cours des quatre prochaines années, il sera encore plus important non seulement d'améliorer les relations bilatérales, mais aussi de dire à Pékin qu'elle doit respecter l'ordre international (et) le résultat du processus démocratique de Taïwan". L'avertissement de Roy Lee, le présentant de Taiwan auprès de l’UE, après les élections présidentielles et législatives qui se sont tenues le week-end dernier dans l'île, est clair.
"L'apaisement ne fait qu'encourager Pékin à aggraver la situation", assure-t-il à Euronews.
Le vice-président Lai Ching-te a remporté le scrutin avec plus de 40 % des voix. Toutefois sa formation, le Parti démocrate progressiste (DPP) de centre-gauche, n’a pas obtenu la majorité au Parlement. Le Kuomintang de son adversaire prive le nouveau président d’un double succès électoral.
La bataille politique entre les deux partis a porté, entre autres, sur la coexistence entre l'île et la Chine. Le Kuomintang s'oppose traditionnellement aux appels à l'indépendance et défend des liens plus étroits avec Pékin en vertu du principe dit de la "Chine unique". En revanche, le DPP remet en question la validité de cette idée et prône une identité taïwanaise distincte. Toutefois, le parti a rme qu'aucune déclaration formelle n'est nécessaire puisque l'île est une nation indépendante de facto.
La victoire de Lai Ching-te a été immédiatement condamnée par Pékin, qui considère Taïwan comme une partie intégrante de la Chine et présente la réuni cation comme une "inévitabilité historique". Le ministère chinois des Affaires étrangères a reproché aux pays qui avaient félicité le vainqueur de s'immiscer dans des "affaires intérieures".
Face à cette situation l’UE maintien sa ligne o cielle de prudence.
"Nous nous réjouissons de continuer à développer nos relations avec Taïwan et de soutenir les valeurs communes qui sous-tendent ce système de gouvernance", a déclaré lundi un porte-parole de la Commission européenne, citant les droits de l’Homme, le commerce, la connectivité, l'emploi et la lutte contre la désinformation comme domaines de coopération.
Avec la victoire du DPP, Taipei devrait maintenir la politique étrangère initiée par la présidente sortante qui s'est e orcée de renforcer les relations avec les démocraties occidentales malgré les mises en garde répétées de Pékin. Pendant huit ans, Tsai Ing-wen a reçu régulièrement des visites de représentants internationaux, dont le premier voyage o ciel d'une délégation du Parlement européen.
Les eurodéputés sont de plus en plus nombreux à se prononcer en faveur de Taïwan, alors que les relations entre l'UE et la Chine sont dans l'impasse depuis la pandémie de Covid-19. La décision en mars 2021 des autorités chinoises de sanctionner huit députés européens a provoqué la colère de l'hémicycle, ainsi que le refus de la Chine à condamner l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le Parlement européen a adopté l'année dernière une résolution non-contraignante appelant à l'approfondissement des liens entre l'Union et Taïwan, à la coopération contre la coercition économique et à l'ouverture de négociations en vue d'un accord bilatéral d'investissement, une demande à laquelle la Commission n’a pas fait suite.
Si certains États membres comme la Lituanie, l'Estonie et la République tchèque ont envoyé des gestes d'ouverture vers Taipei, les relations avec Taïwan restent un sujet épineux en Europe, car "il y a toujours une certaine nervosité à l'idée d'o enser la Chine", indique Mareike Ohlberg, chargée de recherche au German Marshall Fund. À ce jour, le seul pays européen qui reconnaît Taïwan comme une nation souveraine est la Cité du Vatican.
"Plusieurs gouvernements européens se sont exprimés sur le bon déroulement des élections. Mais dans certains cas, on pouvait voir que le président élu, Lai Ching-te, n'était pas mentionné par son nom", explique l'analyste à Euronews.
L'augmentation des visites o cielles observée ces dernières années est "en grande partie" une tentative de compenser le manque de garanties de sécurité que l'UE ne peut pas - ou ne veut pas - o rir à Taipei, ajoute Mareike Ohlberg. Au lieu de cela, l'Union peut "signaler au gouvernement chinois que l'Europe a tout intérêt à ce que le détroit de Taiwan soit stable". Cette route maritime est essentielle pour le commerce international et l'approvisionnement en semi-conducteurs.
Roy Lee constate également une convergence de vues au sein de l'Union pour défendre la démocratie taïwanaise et la nécessité de préserver la paix dans la région à tout prix.
"Le soutien ferme et le consensus de l'UE sur le maintien du statu quo sont d'autant plus importants que nous nous attendons à ce que la Chine devienne encore plus intimidante et coercitive au cours des prochains mois, voire des prochaines années, à l'égard de Taïwan", estime l'envoyé, citant la récente décision de Nauru de rompre ses liens diplomatiques avec Taïwan en faveur de la Chine.
"Ce n'est que le début d'une série d'intimidations", assure Roy Lee.
"Le problème est que la Chine n'écoute jamais le peuple taïwanais. Elle ne s'intéresse pas vraiment aux conséquences des résultats du processus démocratique. Elle essaie toujours de faire les choses unilatéralement, de son propre point de vue."
soins de santé primaires", con e-til.
"Même certains pays n'étaient pas en mesure de procéder à la recherche des contacts. Pour préparer les pays, je pense donc qu'il est très important de renouveler l'engagement à renforcer les soins de santé primaires", ajoute-t-il.
L'OMS, la Banque mondiale et d'autres partenaires ont mis en place un fonds de lutte contre les pandémies en 2022 pour aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à se préparer aux nouveaux agents pathogènes.
"Le COVID-19 a mis en évidence le besoin urgent d'agir pour renforcer les systèmes de santé", a a rmé le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, dans un communiqué publié cette année-là. "Investir maintenant permettra de sauver des vies et d'économiser des ressources pour les années à venir".
Les pays sont également en train de négocier un traité international sur les pandémies, dont le résultat devrait être soumis à la 77e Assemblée mondiale de la santé en mai 2024.
Le Conseil de l'UE a accepté que l'Union entame les négociations pour ce traité en 2022, ajoutant que ce type d'instrument contribuerait à une meilleure détection précoce des menaces, à un accès plus équitable aux médicaments et aux vaccins, ainsi qu'à une meilleure coopération internationale.
Les vaccins COVID auraient sauvé au moins 1,4 million de vies en Europe, selon l'OMS
Résoudre les problèmes soulevés par la conférence COVID-19
L'un des moyens utilisés par les experts pour se préparer aux futurs agents pathogènes inconnus consiste à déterminer ce qui aurait pu être amélioré lors de la dernière pandémie.
Michel Demaré, président du conseil d'administration de la société pharmaceutique "AstraZeneca", à l'origine de l'un des premiers vaccins COVID-19, a assuré que l'on mettait désormais davantage l'accent sur "la durabilité et la résistance des systèmes de santé".
"Nous avons vu que les systèmes de santé n'étaient pas préparés pour la dernière fois, non seulement pour faire face au nombre de cas de COVID, mais aussi aux diagnostics de cancer et à d'autres problèmes de santé simultanés, souligne-t-il.
Michel Demaré a recommandé aux pays de considérer la santé comme un atout stratégique, au même titre que l'énergie, de rendre les dépenses de santé plus "intelligentes", en se concentrant par exemple sur les e orts de prévention, et de miser sur la technologie, la gestion des données et l'intelligence arti cielle (IA).
Les experts ont également souligné que l'un des grands problèmes de la crise du COVID-19 était les inégalités mondiales.
"Les pays à revenu élevé accumulaient les vaccins et les pays à faible revenu n'en recevaient pas", a mis n'en évidence Tedros Adhanom Ghebreyesus.
"L'accès était un problème, et pour résoudre ce problème d'équité, nous avons créé le centre de transfert de technologie de l'ARNm en Afrique du Sud a n d'augmenter la production locale", précise-t-il. Il s'agit de renforcer les capacités des pays à revenu faible ou intermédiaire à produire des vaccins à ARNm.
La surveillance et le partage des données à travers le monde sont également des initiatives importantes pour les pays, même si le COVID-19 n'est plus une urgence mondiale.
"Nous sommes aussi forts que le maillon le plus faible", con e Tedros Adhanom Ghebreyesus, ajoutant que la préparation doit se faire au niveau national, mais aussi inclure des investissements dans des initiatives mondiales.