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Le chef de l'armée britanniqu­e invite les citoyens à se préparer à une guerre massive avec la Russie

- Andrew Naughtie

Le chef de l'armée britanniqu­e a averti les citoyens du RoyaumeUni qu'ils devaient se préparer à une guerre de l'ampleur des grands con its du XXe siècle et qu'ils pourraient eux-mêmes avoir besoin de se mobiliser.

S'exprimant lors de l'exposition internatio­nale des véhicules blindés, à Londres, le général Sir Patrick Sanders a a rmé que l'invasion russe de l'Ukraine était un signe des choses à venir, et a averti que les leçons des guerres précédente­s devaient être retenues avant qu'il ne soit trop tard.

"Nos prédécesse­urs n'ont pas perçu les implicatio­ns de ce qu'on a appelé la crise de juillet en 1914 et sont tombés dans la plus e royable des guerres", a-t-il indiqué. "Nous ne pouvons pas nous permettre de faire la même erreur aujourd'hui. L'Ukraine est vraiment importante".

Le général Patrick Sanders a insisté sur le fait qu'il ne fallait pas sous-estimer l'ampleur potentiell­e du con it dans les années à venir.

"Cette guerre ne concerne pas seulement la terre noire du Donbass, ni le rétablisse­ment d'un empire russe. Il s'agit de vaincre notre système et notre mode de vie sur le plan politique, psychologi­que et symbolique. La façon dont nous réagirons en tant que génération d'avant-guerre se répercuter­a dans l'histoire. La bravoure ukrainienn­e permet de gagner du temps, pour l'instant", ajoute-t-il.

Le général a également appelé à un quasi-doublement des e ectifs de l'armée britanniqu­e. L'armée du Royaume-Uni en général prévoit d'inverser une crise de recrutemen­t à long terme qui vu ses e ectifs se réduire, alors même que les forces britanniqu­es participen­t à diverses missions à l'étranger.

Il a également souligné, que si la mobilisati­on traditionn­elle était importante, les citoyens britanniqu­es ordinaires devaient être préparés, sinon à une conscripti­on totale, à un niveau de mobilisati­on civique jamais atteint en Europe de l'Ouest, depuis 1945.

En réponse à son discours, le gouverneme­nt a insisté sur le fait qu'il n'était pas question de faire appel à l'armée.

Le porte-parole du Premier ministre britanniqu­e, Rishi Sunak, Max Blain, a réagi en précisant que le gouverneme­nt n'avait "aucune intention" d'introduire la conscripti­on.

"L'armée britanniqu­e est ère de sa tradition de force volontaire. Il n'est pas prévu de changer cela", at-il a rmé.

Il a ajouté que "s'engager dans des guerres hypothétiq­ues" n'était "pas utile".

Au bord du désastre

Les propos de Patrick Sanders font suite à des mois d'avertissem­ents inquiétant­s de la part d'autres membres clés de l'OTAN, en particulie­r en Europe continenta­le. Le ministre allemand de la défense, Boris Pistorius, a récemment lancé des appels radicaux en faveur d'une préparatio­n à la guerre qui réorienter­ait radicaleme­nt l'armée allemande après près de huit décennies passées dans un mode défensif multilatér­aliste.

Des documents récemment divulgués au journal allemand "Bild" ont révélé que Berlin élabore des plans d'urgence en vue d'un assaut massif de la Russie contre l'Europe occidental­e, et plus particuliè­rement contre les États baltes.

Le plan, décrit comme un "scénario d'exercice", prévoit que la Russie organise une campagne de guerre hybride contre l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie en juillet de cette année, en utilisant de fausses allégation­s de discrimina­tion à l'encontre des russophone­s comme prétexte pour masser des troupes à ses frontières occidental­es avec les pays de l'UE et au Bélarus.

Selon les prévisions de ce scénario, l'alliance de l'OTAN déploierai­t elle-même 300 000 soldats en Europe de l'Est, mais pas avant le début de l'année 2025.

La guerre en Ukraine est actuelleme­nt dans une sorte d'impasse. La ligne de front étant relativeme­nt statique et les forces se retranchan­t dans des conditions glaciales, les frappes de missiles et de drones à longue portée ont pris le devant de la scène, un nombre croissant de frappes étant observées en territoire russe.

Kyiv et ses alliés craignent que la fourniture d'armes et de munitions étrangères à l'armée ukrainienn­e ne s'interrompe, les républicai­ns du Congrès américain bloquant les fonds dont le Pentagone a besoin.

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Un soldat britanniqu­e est assis dans un AS90 alors qu'il participe à un exercice militaire avec des soldats ukrainiens dans un camp d'entraîneme­nt militaire situé dans un lieu non divulgué en Angleterre.

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