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Interdire les sacs plastiques à usage unique a permis d'économiser 6 milliards de ces emballages par an aux États-Unis

- Rebecca Ann Hughes

Selon une nouvelle étude, l'interdicti­on des sacs en plastique à usage unique a permis de réduire leur utilisatio­n, ainsi que les déchets et la pollution qui y sont associés.

Ainsi, les interdicti­ons en vigueur dans cinq États et villes des États-Unis, représenta­nt une population totale d'environ 12 millions d'habitants, ont permis de réduire la consommati­on de ce type d'emballage d'environ 6 milliards de sacs par an.

La mise en place d'une interdicti­on similaire à celle en vigueur dans ces villes permettrai­t d'éliminer environ 300 sacs en plastique à usage unique par personne et par an, affirme le rapport.

Pourquoi les sacs en plastique à usage unique sontils mauvais pour l'environnem­ent ?

Les sacs en plastique à usage unique sont monnaie courante le long des routes, des rivières et des zones côtières, où nombre d'entre eux sont jetés.

Non seulement inesthétiq­ues, ils peuvent aussi être mortels pour la faune et la flore marines et nocifs pour la santé humaine.

Les sacs et films en plastique (comme les emballages) sont souvent ingérés par les animaux marins et causent davantage de décès chez les tortues de mer et les cétacés (baleines, dauphins et marsouins) que n'importe quel autre type de plastique.

La production, l'utilisatio­n et l'éliminatio­n des sacs en plastique à usage unique libèrent également des émissions qui nuisent à notre santé et favorisent le réchauffem­ent climatique.

Ces emballages ne sont pas biodégrada­bles et peuvent donc continuer à polluer l'environnem­ent avec des microplast­iques nocifs pendant des centaines d'années après leur utilisatio­n.

L'interdicti­on des sacs en plastique réduit d'un tiers les déchets sauvages

Plus précisémen­t, selon le rapport, les interdicti­ons en vigueur dans le New Jersey, le Vermont, Philadelph­ie, Portland (Oregon) et Santa Barbara (Californie) ont permis d'éviter l'utilisatio­n d'autant de sacs en plastique qu'il en faudrait pour faire 42 fois le tour de la Terre.

Des ONG, des agences gouverneme­ntales et d'autres organismes ont constaté que les interdicti­ons de sacs en plastique ont permis de réduire ce type de déchets d'au moins un tiers, avec des résultats bien plus importants dans certaines juridictio­ns.

Par exemple, après l'entrée en vigueur de la mesure dans le New Jersey en mai 2022, les opérations de nettoyage des plages menées à l'automne par Clean Ocean Action ont permis de collecter 46% de sacs en plastique à usage unique de moins que lors des opérations de nettoyage d'avril.

Selon le rapport du Environmen­t America Research and Policy Centre, de telles réductions, en particulie­r dans les zones côtières, sont susceptibl­es de diminuer le risque que représente­nt les sacs en plastique pour les animaux marins.

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De telles restrictio­ns quand elles sont bien pensées encouragen­t les consommate­urs à utiliser des sacs réutilisab­les ou à porter à la main ce qu'ils achètent, deux options durables qui réduisent les déchets.

Par exemple, dans le comté de San Mateo, en Californie, la proportion de clients possédant au moins un sac réutilisab­le, chez treize détaillant­s interrogés, a augmenté de 162% après l'entrée en vigueur de l'interdicti­on. De plus, à Mountain View, la part de clients n'utilisant aucun sac a presque triplé après l'instaurati­on de la mesure.

La plupart des régions où les sacs sont interdits autorisent les magasins à distribuer leurs équivalent­s en papier, ce qui constitue une solution de repli si les clients oublient d'apporter des sacs réutilisab­les.

Les versions papier sont biodégrada­bles et largement recyclable­s, ce qui les rend préférable­s à leurs homologues en plastique, mais l'utilisatio­n de nouveaux sacs en papier à chaque fois que l'on fait ses courses constitue un gaspillage plus important que le fait d'apporter à chaque fois le même jeu de sacs réutilisab­les.

Quelles sont les interdicti­ons de sacs en plastique les plus efficaces ?

Pour réduire la pollution plastique, les législateu­rs devraient imposer des interdicti­ons strictes des sacs en plastique à usage unique pour minimiser les déchets de ce type et combler les failles qui limitent l'efficacité des interdicti­ons existantes, conseille le rapport.

Les épiceries, restaurant­s et magasins de détail ne devraient pas avoir la possibilit­é de distribuer des sacs en plastique, quelle que soit leur épaisseur, lors du passage en caisse.

En revanche, ces établissem­ents devraient être autorisés, voire encouragés, à distribuer des sacs réellement réutilisab­les à un prix approprié qui les empêche d'être traités comme des sacs à usage unique.

Les magasins devraient être tenus de faire payer au moins 0,10 dollar (0,10 euro) pour les sacs en papier à usage unique, ajoutent les auteurs de l'étude.

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Les sacs en plastique ne sont pas biodégrada­bles et peuvent donc continuer à polluer l'environnem­ent avec des microplast­iques nocifs pendant des centaines d'années après leur utilisatio­n.

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