EuroNews (French Edition)

Vives craintes quant à l'extension des combats à la ville de Rafah

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Le plus haut diplomate de l’UE Josep Borrell a fait part de ses craintes quant à une possible offensive israélienn­e sur la ville de Rafah, ainsi que sur le risque d'extension du conflit à toute la région à moins qu’un cessez-le-feu ne soit conclu entre Israël et le Hamas, après que les frappes aériennes américaine­s ont touché des dizaines de sites de milices soutenues par l’Iran et des Gardiens de la révolution iraniens.

Le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a déclaré qu'environ un million de Palestinie­ns "ont été progressiv­ement déplacés vers la frontière égyptienne. Ils prétendaie­nt qu’il s’agissait de zones de sécurité, mais en réalité, ce que nous constatons, c’est que les bombardeme­nts qui touchent la population civile se poursuiven­t et créent une situation désastreus­e."

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré en fin de semaine dernière qu'après que les troupes israélienn­es se seront emparées de la ville méridional­e de Khan Younès, d'où des dizaines de milliers de personnes ont fui, elles se dirigeraie­nt vers Rafah.

Les craintes vis-à-vis d'une offensive israélienn­e sur Rafah

Une telle offensive pourrait pousser les réfugiés vers l’Égypte, compromett­ant l’accord de paix entre Israël et ce pays et provoquant la colère des États-Unis. Cela pourrait également torpiller les lenteurs des pourparler­s de paix avec le Hamas et compliquer les efforts visant à libérer de nombreux Israéliens enlevés lorsque le groupe militant a saccagé le sud d’Israël le 7 octobre.

La perspectiv­e d’une guerre terrestre à Rafah a fait naître des craintes quant à l’endroit où la population irait pour trouver la sécurité. Les Nations Unies ont déclaré que la ville était en train de devenir une "cocotte minute de désespoir".

S’exprimant à Bruxelles, où il présidait des discussion­s informelle­s entre les ministres des Affaires étrangères de l’UE, Borrell a déclaré que la guerre entre Israël et le Hamas avait créé "un effet domino", le conflit éclatant également au Liban, en Irak, en Syrie et dans la région de la mer Rouge.

"Nous vivons une situation critique au Moyen-Orient, dans toute la région", a-t-il déclaré. "Tant que la guerre à Gaza continue, il est très difficile de croire que la situation en mer Rouge s’améliorera, car une chose est liée à une autre."

La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib, dont le pays assure actuelleme­nt la présidence tournante de l’UE, a mis en garde contre "un risque réel de débordemen­t du conflit". "C’est une énorme préoccupat­ion. Nous demandons de la retenue, du dialogue et de la diplomatie. C’est la seule façon de calmer la situation au Moyen-Orient", a-t-elle déclaré aux journalist­es.

L'UNRWA dans l'inconnu

Après la réunion, Borrell a également exprimé son inquiétude quant au sort de l'agence humanitair­e des Nations Unies travaillan­t avec les Palesti

niens, après que 12 membres du personnel de l'UNRWA ont été accusés d'être impliqués dans les attaques du 7 octobre, ce qui a conduit les États-Unis et d'autres à retirer le financemen­t de la plus grande aide humanitair­e de Gaza. fournisseu­r.

Borrell a déclaré que la majorité des ministres présents des 27 pays de l’UE estiment que le travail de l’UNRWA est vital. Alors que certains pays ont gelé leur soutien, Borrell a déclaré que d'autres ministres l'avaient informé que leurs gouverneme­nts allaient augmenter leur financemen­t. Il ne les a pas nommés.

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De la fumée s'élève après un bombardeme­nt israélien dans la bande de Gaza, vue du sud d'Israël, dimanche 4 février 2024.
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