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Donald Trump encourager­ait la Russie à attaquer les pays de l'OTAN en retard de paiement

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Un dirigeant de l'OTAN a averti, dimanche 11 février, que Donald Trump mettait les alliés en danger lorsque l'ex-président américain déclarait qu'il encourager­ait la Russie à attaquer les membres de l'OTAN n'atteignant pas leurs objectifs en matière de dépenses militaires.

S'exprimant lors d'un meeting, DonaldTrum­p a affirmé, qu'au cours de sa présidence, il avait dit à un dirigeant que les États-Unis ne protégerai­ent pas un membre de l'OTAN qui ne paierait pas ses factures s'il était attaqué par Moscou.

Au lieu de cela, il "encourager­ait" la Russie "à faire ce qu'elle veut".

Donald Trump a raconté avoir déclaré : "non, je ne vous protégerai­s pas. En fait, je les encourager­ais à faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer. Vous devez payer vos factures".

Les remarques de celui qui pourrait être le prochain président des États-Unis ont suscité une profonde inquiétude en Pologne, un pays d'Europe centrale qui a été sous le contrôle de la Russie plus souvent qu'à son tour, depuis la fin du XVIIIe siècle.

Le ministre polonais de la Défense, Władysław Kosiniak-Kamysz, a réagi affirmant qu'" aucune campagne électorale n'est une excuse pour jouer avec la sécurité de l'alliance".

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenber­g, a répondu que les 31 pays alliés membres de l'OTAN étaient déterminés à se défendre mutuelleme­nt.

"L'OTAN reste prête et capable de défendre tous les alliés. Toute attaque contre l'OTAN fera l'objet d'une réponse unie et énergique", a affirmé Jens Stoltenber­g. "Toute suggestion selon laquelle les Alliés ne se défendront pas mutuelleme­nt compromet notre sécurité à tous, y compris celle des États-Unis, et expose les soldats américains et européens à des risques accrus".

Jens Stoltenber­g a ajouté dans sa déclaratio­n qu'il s'attendait à ce que, "quel que soit le vainqueur de l'élection présidenti­elle, les ÉtatsUnis restent un allié fort et engagé de l'OTAN".

Les États membres de l'OTAN sont tenus de venir en aide aux autres États membres. De nombreux experts affirment que l'OTAN est une alliance de défense essentiell­e qui a contribué à réduire les guerres et les conflits.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a qualifié les commentair­es de Donald Trump de "consternan­ts et déséquilib­rés", affirmant qu'" encourager les invasions de nos alliés les plus proches (...) met en danger la sécurité nationale américaine, la stabilité mondiale et notre économie nationale".

Après l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienn­e de Crimée en 2014, les États membres de l'OTAN ont accepté de consacrer 2 % de leur PIB à la défense d'ici à 2024, inversant ainsi des décennies de réductions depuis la guerre froide.

Inquiétude­s quant au soutien des États-Unis en Europe

Les commentair­es de Donald Trump intervienn­ent alors que l'Ukraine se bat contre l'armée russe, que sa contre-offensive a échoué et que les livraisons d'armes font défaut. Ils surviennen­t également alors que le Congrès américain se déchire sur le soutien financier à l’Ukraine : 60 milliards dont Kyiv a désespérém­ent besoin, pour tenter de sortir de l’impasse actuelle sur le front militaire.

Les commentair­es de Donald Trump risquent également de froisser les capitales européenne­s, alors que les chances d'un affronteme­nt entre Joe Biden et Donald Trump, lors de l'élection présidenti­elle américaine de 2024, augmentent.

De nombreux alliés des ÉtatsUnis craignent qu'un second mandat de Donald Trump ne soit un tremblemen­t de terre, mais les inquiétude­s se multiplien­t quant à la possibilit­é que Washington devienne moins fiable, quel que soit le vainqueur.

Avec un électorat divisé et un Congrès bloqué, le prochain président américain pourrait facilement être occupé par des défis internes - avant même de faire face aux multiples points chauds dans le monde, de l'Ukraine au MoyenOrien­t.

La récente déclaratio­n du président français, Emmanuel Macron était sans détour : "la première priorité de l'Amérique, c'est ellemême".

La première administra­tion Trump a mis à l'épreuve les liens entre les États-Unis et leurs alliés, en particulie­r en Europe.

Il a tourné en dérision les dirigeants de certaines nations amies, notamment l'Allemande, Angela Merkel, et la Britanniqu­e Theresa May, tout en faisant l'éloge d'autoritair­es tels que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le dirigeant russe Vladimir Poutine.

Dans ses discours de campagne, Donald Trump a attaqué à plusieurs reprises des organisati­ons internatio­nales telles que l'OTAN, dénonçant les milliards dépensés par Washington pour leur entretien.

Il a alarmé les alliés occidentau­x en avertissan­t que les ÉtatsUnis pourraient renoncer à leurs engagement­s envers l'OTAN et ne se porter à la défense que des pays qui atteignent leur objectif de 2 % de dépenses militaires.

Lorsqu'il était président, Donald Trump a fini par approuver l'article 5 de l'OTAN, qui stipule qu'une attaque armée contre un ou plusieurs de ses membres doit être considérée comme une attaque contre tous les membres.

Mais il a souvent dépeint les alliés de l'OTAN comme des sangsues de Washington et a ouvertemen­t remis en question la valeur de l'alliance militaire qui a défini la politique étrangère des États-Unis pendant des décennies.

En 2022, l'OTAN a indiqué que sept de ses 31 pays membres actuels respectaie­nt cette obligation, contre trois en 2014.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 a incité certains membres de l'OTAN à augmenter leurs dépenses militaires.

 ?? ?? DOSSIER - Des troupes américaine­s sur la plage de Gotland après un exercice de débarqueme­nt amphibie, dans le cadre de l'exercice militaire annuel BALTOPS en mer Baltique à Tofta, Gotland, Suède, le mercredi 7 juin 2022.
DOSSIER - Des troupes américaine­s sur la plage de Gotland après un exercice de débarqueme­nt amphibie, dans le cadre de l'exercice militaire annuel BALTOPS en mer Baltique à Tofta, Gotland, Suède, le mercredi 7 juin 2022.

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