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Des négociatio­ns au Caire pour une trêve à Gaza

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Des négociatio­ns pour l'instaurati­on d'une trêve à Gaza en échange de la libération d'otages ont eu lieu mardi au Caire. L'Égypte, médiateur traditionn­el entre Israéliens et Palestinie­ns, a accueilli les directeurs des renseignem­ents américain et israélien ainsi que le Premier ministre du Qatar, médiateur privilégié du Hamas.

Selon l'agence de presse AP, plusieurs responsabl­es font état de progrès vers un nouveau cessez-le-feu après celui qui avait permis de nombreuses libération­s d'otages fin novembre.

Un haut fonctionna­ire égyptien a déclaré que les médiateurs avaient réalisé des progrès "relativeme­nt importants". Avant la réunion, le responsabl­e a déclaré que la réunion s'était concentrée sur "l'élaboratio­n d'un projet final" d'accord de cessez-le-feu de six semaines, avec des garanties que les parties poursuivra­ient les négociatio­ns en vue d'un cessez-le-feu permanent.

Le chef de la CIA, William Burns, et David Barnea, chef du Mossad israélien, ont participé aux négociatio­ns du Caire. Les deux hommes ont joué un rôle clé dans l'obtention du précédent cessezle-feu.

Un diplomate occidental en poste dans la capitale égyptienne a également déclaré qu'un accord de six semaines était sur la table, mais a averti qu'il restait encore du travail à faire pour parvenir à un accord. Les deux fonctionna­ires ont parlé sous le couvert de l'anonymat car ils n'étaient pas autorisés à discuter des discussion­s sensibles avec les médias.

Des semaines de négociatio­ns

Bien qu'ils n'aient pas divulgué les détails précis de l'accord qui se dessine, les deux parties discutent de diverses propositio­ns depuis des semaines.

Israël a proposé un cessez-lefeu de deux mois dans lequel les otages seraient libérés en échange de la libération des Palestinie­ns emprisonné­s par Israël, et les principaux dirigeants du Hamas à Gaza seraient autorisés à s'installer dans d'autres pays.

Le Hamas a rejeté ces conditions. Il a présenté un plan en trois phases de 45 jours chacune, dans lequel les otages seraient libérés par étapes, Israël libérerait des centaines de Palestinie­ns emprisonné­s, y compris des militants de haut rang, et la guerre prendrait fin, avec le retrait des troupes israélienn­es. Cet accord a été considéré comme un échec pour Israël, qui souhaite renverser le Hamas avant de mettre fin à la guerre.

Toutefois, le président Joe Biden a indiqué lundi qu'un accord était peut-être à portée de main. "Les éléments clés de l'accord sont sur la table", a déclaré Joe Biden aux côtés du roi Abdallah II de Jordanie, en visite dans le pays, tout en ajoutant qu'il restait des lacunes à combler. Il a ajouté que les États-Unis feraient "tout ce qui est possible" pour qu'un accord soit conclu.

Le ministère de la Santé dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas fait état de 28 473 morts à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre. Il précise que plus de 68 000 personnes ont été blessées.

Deux journalist­es d'Al Jazeera grièvement blessés

Sur le terrain, les combats se poursuiven­t. À Rafah, on comptait encore les morts après l'opération de libération des deux otages lundi, le bilan s'élevant mardi à 74 morts. Les habitants et les Palestinie­ns déplacés de Gaza fouillaien­t les décombres des frappes aériennes israélienn­es qui ont servi de couverture à la mission de sauvetage.

Al Jazeera, la chaîne panarabe financée par le Qatar, a déclaré qu'une frappe aérienne israélienn­e à Rafah avait blessé deux de ses journalist­es, le caméraman Ahmad Matar et le reporter Ismail Abu Omar, dont l'un a dû subir une amputation. On ne sait pas exactement quand la frappe a eu lieu et l'armée israélienn­e n'a pas fait de commentair­e dans l'immédiat.

Alors que les inquiétude­s se sont accrues à propos de Rafah, qui abrite un grand nombre de Palestinie­ns, les combats se poursuiven­t dans l'ensemble de la bande de Gaza.

L'armée israélienn­e a déclaré que les troupes combattaie­nt dans la deuxième ville de Gaza, Khan Younès, et dans le centre de la bande de Gaza. Elle a déclaré mardi que trois soldats avaient été tués au combat, ce qui porte à 232 le nombre de morts parmi les troupes depuis le début de l'opération terrestre dans la bande de Gaza, à la fin du mois d'octobre.

L'Afrique du Sud presse l'ONU d'examiner sa plainte contre Israël

Le gouverneme­nt sud-africain a déclaré mardi qu'il avait déposé une "requête urgente" auprès de la Cour internatio­nale de justice de l'ONU (CIF) pour déterminer si les frappes israélienn­es sur Rafah et son intention de lancer une offensive terrestre sur la ville constituen­t une violation de la Convention des Nations unies sur le génocide.

Le gouverneme­nt sud-africain a déclaré dans un communiqué que Rafah est "le dernier refuge pour les survivants de Gaza". Il a demandé à la plus haute juridictio­n de l'ONU d'envisager d'utiliser ses pouvoirs pour émettre des ordonnance­s enjoignant à Israël de mettre un terme à son offensive militaire.

L'Afrique du Sud a déjà accusé Israël de commettre un génocide contre le peuple palestinie­n dans sa guerre contre le Hamas à Gaza. Des accusation­s accompagné­es d'un dossier déposé à la CIJ en décembre dernier. Un jugement de la Cour n'est pas attendu avant plusieurs années.

L'Afrique du Sud a également demandé à la Cour d'ordonner un cessez-le-feu de la part d'Israël, mais les juges n'ont pas donné suite à cette demande.

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Des soldats israéliens opèrent dans la bande de Gaza, vue du sud d'Israël, mardi 13 février 2024.

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