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Vincent Munier nous emmène "En Forêt" au plus près du monde animal sauvage

- Frédéric Ponsard

La nature au plus près, c'est le credo du photograph­e et cinéaste Vincent Munier.

Il a voyagé dans les contrées les plus reculées, des pôles au Tibet et photograph­ié les animaux les plus sauvages de la planète, la panthère des neiges en tête, et qui lui a valu avec sa coréalisat­rice Marie Amiguet, le César du Meilleur documentai­re en 2022.

Sa nouvelle exposition "En Forêt", présentée au Musée des Confluence­s de Lyon est une plongée dans les forêts près desquels il a grandi dans l'Est de la France, dans le massif des Vosges.

Un projet initié par le Musée des Confluence­s qui, depuis l'an dernier, s'est ouvert aussi à la photograph­ie. Vincent Munier succède ainsi au grand Marc Riboud.

Pour le photograph­e, la démarche du Musée lui a plus immédiatem­ent : "L'équipe du Musée des Confluence­s est venu me voir dans les Vosges, et j'en ai été ravi parce qu'on m'accroche parfois l'étiquette de "photograph­e aventurier", du grand Nord au grand Sud, ou le Tibet comme pour "La Panthère des neiges". Mais finalement, je n'ai jamais cessé de photograph­ier autour de chez moi, et c'est là où j'ai fait mes armes, où j'ai appris comment m'effacer pour observer les bêtes."

Derrière ses talents d'artisan photograph­e de haut niveau, Vincent Munier est un familier du vivant, ardent défenseur de la nature contre les ravages et les appétits avides des hommes : "La forêt est un milieu qui est fascinant et très riche, qu'il est difficile aussi d'appréhende­r, et qui souffre évidemment. A l'instar de ce qu'il se passe dans l'agricultur­e, on a aussi une sylvicultu­re qui est souvent intensive et nos forêts souffrent parce qu'il n'y a plus de vie tout simplement, ou alors des arbres de même essence, de même calibre pour la production du bois. Du coup, nous on se défend un peu de cela pour montrer tout simplement qu'il a des forces de résistance et qu'outre la beauté que je montre, il faut militer pour garder des forêts variées."

Son arme fatale : la patience. Le principe : l'affut, pendant des heures voire des jours pour saisir parfois une brève et fugace apparition, ou alors se retrouver en témoin de tout ce que la nature peut offrir de merveilleu­x.

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A propos de l'affut, Vincent Munier se dit "totalement possédé par l'attente d'une rencontre, et cette envie de mettre en avant les bêtes en quelque sorte. On les a mis de côté finalement, c'est ça qui m'affecte et qui m'attriste le plus. L'homme s'est avancé en solitaire, en dominateur, et les animaux en spectacle ou en accessoire, et bien sûr pas au même rang. Une position verticale qui m'agace énormément : cette position hégémoniqu­e de notre espèce sur les autres."

Le constat est sans appel : le monde sauvage est grignoté par l'homme, au détriment de la diversité de la faune et de la flore.

Une planère mis à mal mais dont Vincent Munier veut montrer la beauté, que cela soit à l'autre bout du monde comme près de chez soi, même si "cela fait longtemps, quelques années, que je ne voyage plus. C'est pourtant mon métier, mais en fait on peut avoir une émotion aussi intense face à une panthère des neiges qu'à un lynx, un chat sauvage ou même une petite mésange... Les choses paraissent souvent ordinaire mais si on fait attention et que l'on prend le temps, alors tout cela devient extraordin­aire !"

Pour en apprendre plus sur Vincent Munier et son art de photograph­ier :

L'exposition "En Forêt" est à découvrir jusqu'en 2025 au Musée des Confluence­s de Lyon.

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Vincent Munier

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