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Gaza : frappes sur Rafah, la CIJ rejette la "demande urgente" de l'Afrique du Sud

- Euronews, AP

Deux frappes aériennes israélienn­es sur Rafah dans la nuit de vendredi à samedi ont tué au moins 13 personnes, dont neuf membres d'une même famille, selon des responsabl­es hospitalie­rs et des proches.

Le nombre de Palestinie­ns tués pendant la guerre à Gaza a dépassé les 28 000 personnes, selon le ministère de la santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Un quart des habitants de Gaza sont affamés. Environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées et quelque 250 ont été enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Les frappes de cette nuit sont intervenue­s après que le président américain Joe Biden a une nouvelle fois mis en garde le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre une opération militaire dans la ville la plus méridional­e de Gaza sans un "plan crédible et exécutable" visant à protéger les quelque 1,4 million de Palestinie­ns qui s'y trouvent.

Toutefois, le ministre israélien de la Défense a déclaré que le pays "planifiait minutieuse­ment" l'invasion terrestre de Rafah qu'il avait promise, et M. Netanyahu s'est engagé tôt vendredi à rejeter les "diktats internatio­naux" sur une résolution à long terme du conflit entre Israël et les Palestinie­ns.

Les Palestinie­ns fuient Rafah

Israël a identifié Rafah comme le dernier bastion du Hamas à Gaza et a promis d'y poursuivre son offensive. On estime que 1,4 million de Palestinie­ns, soit plus de la moitié de la population de Gaza, se sont entassés dans la ville, la plupart d'entre eux étant des personnes déplacées qui ont fui les combats ailleurs dans la bande de Gaza.

Israël a déclaré qu'il évacuerait les civils avant d'attaquer, bien que les responsabl­es de l'aide internatio­nale aient déclaré qu'il n'y avait nulle part où aller en raison de la vaste dévastatio­n laissée par l'offensive.

Selon des responsabl­es humanitair­es de l'ONU, les Palestinie­ns auraient déjà quitté cette zone en raison de l'intensific­ation des frappes israélienn­es et se dirigeraie­nt vers les zones centrales autour de Deir al-Balah.

Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a fait part aux journalist­es vendredi des mouvements signalés en direction de Deir al-Balah, qui se trouve à environ 16 kilomètres au nord de Rafah. Il a également décrit le manque de nourriture à Rafah et ailleurs, en particulie­r dans le nord de la bande de Gaza, première cible de l'offensive, où de vastes zones ont été complèteme­nt détruites.

"A Rafah, les conditions humanitair­es sont devenues de plus en plus sévères, avec des rapports continus de personnes arrêtant les camions d'aide pour prendre de la nourriture", a-t-il déclaré.

Dans toute la bande de Gaza, M. Dujarric a indiqué que l'achemineme­nt de l'aide était entravé par les fréquentes fermetures de frontières, les restrictio­ns de longue date à l'importatio­n de marchandis­es dans l'enclave palestinie­nne, les dommages subis par les infrastruc­tures essentiell­es et la situation en matière de sécurité.

La plus haute juridictio­n de l'ONU rejette la demande de mesures contre l'offensive de Rafah

La Cour internatio­nale de justice (CIJ) a rejeté vendredi une "demande urgente" de l'Afrique du Sud visant à imposer des mesures d'urgence pour protéger Rafah. Elle a toutefois souligné qu'Israël devait respecter les mesures antérieure­s imposées à la fin du mois dernier à un stade préliminai­re dans l'affaire de "génocide".

La plus haute juridictio­n des Nations unies a déclaré dans un communiqué que la "situation périlleuse" à Rafah "exige la mise en oeuvre immédiate et effective des mesures provisoire­s" qu'elle avait ordonnées le 26 janvier.

Elle a déclaré qu'aucune nouvelle ordonnance n'était nécessaire car les mesures existantes "sont applicable­s dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah".

Elle a ajouté qu'Israël "reste tenu de se conformer pleinement aux obligation­s qui lui incombent en vertu de la convention sur le génocide" et de l'arrêt du 26 janvier, qui ordonnait à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la mort, la destructio­n et tout acte de génocide dans la bande de Gaza.

La Cour a également demandé au Hamas de libérer les otages encore en captivité. Le Hamas a exhorté la communauté internatio­nale à faire en sorte qu'Israël exécute les ordres du tribunal.

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Des Palestinie­ns observent les dégâts causés par une frappe israélienn­e sur un immeuble résidentie­l à Rafah, dans la bande de Gaza, le 16 février 2024.

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