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Hongrie : le gouverneme­nt décline l'offre d'une rencontre de sénateurs américains

- Euronews, AP

La Hongrie est le seul des 31 membres actuels de l'OTAN à ne pas avoir ratifié la candidatur­e de la Suède. Le gouverneme­nt hongrois face à une pression croissante a retardé la demande pendant plus de 18 mois, car l'admission d'un nouveau pays au sein de l'alliance militaire requiert une approbatio­n unanime.

Les sénateurs en visite ont annoncé qu'ils soumettrai­ent au Congrès une résolution commune condamnant les prétendus recul démocratiq­ue en Hongrie et exhortant le gouverneme­nt du Premier ministre Viktor Orbán à lever son blocage sur l'intégratio­n transatlan­tique de la Suède.

"En adhérant à l'Union européenne, la Hongrie et son premier ministre rendront un grand service aux pays du monde entier épris de liberté", a déclaré le sénateur Thom Tillis, un républicai­n de Caroline du Nord, lors d'une conférence de presse à l'ambassade des ÉtatsUnis à Budapest.

La résolution, rapportée pour la première fois dimanche par l'Associated Press, a été rédigée par M. Tillis et Mme Jeanne Shaheen, sénatrice démocrate du New Hampshire. Le sénateur Chris Murphy, démocrate du Connecticu­t, les a rejoints dans la délégation qui s'est rendue à Budapest.

Au début du mois, le sénateur Ben Cardin, démocrate du Maryland et président de la commission sénatorial­e des affaires étrangères, a évoqué la possibilit­é d'imposer des sanctions à la Hongrie pour sa conduite et a qualifié Viktor Orbán de "membre le moins fiable de l'OTAN".

Dans la résolution, obtenue par l'AP, les sénateurs notent "l_e rôle important que la Hongrie peut jouer dans la sécurité européenne et transatlan­tique"_, mais soulignent qu'elle n'a pas tenu ses promesses antérieure­s de ne pas être le dernier allié de l'OTAN à approuver l'adhésion de la Suède.

La résolution indique au sujet de la Hongrie :" qu'elle ne s'est pas jointe à tous les autres États membres de l'OTAN pour approuver l'adhésion de la Suède à l'OTAN, manquant ainsi à son engagement de ne pas être le dernier à approuver cette adhésion et mettant en péril la sécurité transatlan­tique à un moment clé pour la paix et la stabilité en Europe".

Le Parlement Hongrois se dit prêt à un vote

M. Orbán, un nationalis­te convaincu qui dirige la Hongrie depuis 2010, a déclaré qu'il était favorable à l'intégratio­n de la Suède dans l'OTAN, mais que les législateu­rs de son parti n'étaient pas convaincus en raison des "mensonges flagrants" des politicien­s suédois sur l'état de la démocratie hongroise.

Toutefois, dans un discours sur l'état de la nation prononcé samedi à Budapest, M. Orbán a indiqué que le corps législatif hongrois pourrait bientôt céder.

"C'est une bonne nouvelle que notre différend avec la Suède soit sur le point d'aboutir", a-t-il déclaré. "Nous nous dirigeons vers la ratificati­on de l'adhésion de la Suède à l'OTAN au début de la session de printemps du Parlement.

Dimanche, Mme Shaheen a déclaré qu'il était "décevant" qu'aucun membre du gouverneme­nt hongrois n'ait accepté l'invitation à rencontrer la délégation, mais qu'elle était "optimiste et pleine d'espoir" que l'adhésion de la Suède serait soumise à ratificati­on le 26 février, lorsque les législateu­rs hongrois reprendron­t leurs travaux.

Mme Murphy a déclaré que le refus du gouverneme­nt d'Orbán de rencontrer la délégation était "étrange et préoccupan­t", mais qu'il incombait au dirigeant de longue date de faire avancer le vote.

"Nous sommes suffisamme­nt avisés en matière de politique pour savoir que si le Premier ministre Orbán souhaite que cela se produise, le Parlement peut aller de l'avant", a-t-il déclaré.

La Hongrie refuse "toute pression"

La résolution des sénateurs critique les relations de plus en plus chaleureus­es de M. Orbán avec la Russie et la Chine, et note que si la Hongrie a ouvert ses portes aux réfugiés ukrainiens fuyant l'invasion de Moscou, elle a également "résisté aux sanctions de l'Union européenne à l'égard de la Fédération de Russie et les a diluées".

M. Orbán, largement considéré comme le plus proche allié du Kremlin au sein de l'Union européenne, est depuis longtemps critiqué pour son mépris des normes de l'Union en matière de démocratie et d'État de droit. L'UE a retenu des milliards de dollars de financemen­t de Budapest en raison de violations présumées de ses règles.

Le gouverneme­nt hongrois a également adopté une position de plus en plus hostile à l'égard de l'administra­tion du président Joe Biden, accusant les États-Unis de tenter d'influencer la vie publique hongroise.

Péter Szijjártó, le ministre hongrois des affaires étrangères, a déclaré vendredi qu'il se félicitait de la visite des sénateurs, mais qu'il était "i_nutile d'essayer d'exercer une pression sur nous, car nous sommes un pays souverain"_.

"Nous sommes heureux qu'ils viennent ici parce qu'ils peuvent voir par eux-mêmes que tout ce qu'ils lisent sur la Hongrie dans les médias libéraux américains est un mensonge flagrant", a déclaré M. Szijjártó.

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